Engagé ou « homme de troupes » dans l'armée de Terre, tout militaire qui aspire un jour à intégrer le corps des sous-officiers doit d'abord passer par l'ENSOA à Saint-Maixent-l'Ecole, dans les Deux-Sèvres.
Un magazine d'Enquêtes de régions à voir ce soir sur France 3.
Une de nos équipes a pu suivre la formation de l'engagé volontaire Edwin, depuis la signature de son contrat jusqu’à la cérémonie de remise de ses galons de sergent. Huit mois d’apprentissage du métier de sous-officier, entre juin 2015 et janvier 2016, une période marquée par les attentats de Paris et des attaques contre des militaires sur le sol français.
Résumé :
Edwin, un jeune sergent de 21 ans, a accepté d’être suivi par une équipe de reportage, le temps de sa formation de sous-officier à Saint-Maixent-l’Ecole. Nous le rencontrons à la cité universitaire de la faculté de Poitiers, qu’il quitte pour s’engager dans l’armée de Terre. Mais avant « de servir la France », il doit suivre huit mois de formation qui comprennent, entre autres, des exercices au camp militaire d’Avon, de jour comme de nuit. Comme tous les sous-officiers formés avant lui depuis la création de l’école en 1963, Edwin suit un entraînement physique intense. Mais la formation dispensée a évoluée ces dernières années, notamment dans le domaine de la protection de la vie privée. Sébastien Jakubowsky, sociologue spécialiste du monde militaire, nous explique que l’armée sait s’adapter face à la menace terroriste. Pour terminer le magazine, nous retrouvons Edwin sur la place d’Armes de l’ENSOA, pour la cérémonie de remise de ses galons de sergent.Le contexte :
Après les attentats de janvier 2015 en région parisienne, l’armée de terre a déployé, en trois jours, sur le sol français, près de 10.000 hommes et femmes. L’opération Sentinelle est le plus gros déploiement de militaires français jamais réalisé dans l’hexagone depuis la fin de la guerre d’Algérie.Devant le Congrès à Versailles en novembre 2015, le président de la République François Hollande a dit : « la France est en guerre ». Le programme engagé de baisse des effectifs au sein de l’armée de Terre est alors suspendu. Le ministère de la Défense doit même entrer dans une phase de sur-recrutement. Dans le même temps, les candidatures affluent dans les centres d’information de l’armée. Dans ce contexte et pour répondre à la demande de l’exécutif, l’ENSOA fait passer, cette année, l’effectif de ses promotions d’élèves sous-officiers de 270 à 370 environ. Un accroissement d’activité important, avec toujours le même nombre d’instructeurs.
Les attaques terroristes ont obligé l’armée à repenser toute son organisation, et à créer un centre de commandement du territoire national.
Le reportage au sein de l’école s’est toujours effectué en présence d’un officier de communication et toutes nos demandes de tournage au fil de la formation d’Edwin n’ont pas été acceptées.
Edwin est originaire du département de la Guadeloupe. Il est venu à Poitiers pour suivre des études d’informatique. Il fait partie de la 305e promotion de l’ENSOA. Il est arrivé 247e, mention « assez bien » (279 élèves ont reçu leurs galons de sergent. 48 ont abandonné ou « dénoncé » leur contrat en cours de formation). Il est désormais sous-officier au sein du régiment de transmissions de Lunéville en Lorraine. Il doit maintenant suivre une spécialisation à l’école des transmissions de Rennes avant de devenir sous-officier spécialisé dans les systèmes d’information et de communication. Il peut être amené dès maintenant à servir en France au sein de l’opération Sentinelle.
Magazine à regarder ici :
Photos du tournage :
« Apprenti soldat » magazine diffusé dans Enquêtes de Régions le 2 mars 2016, à 23h20, sur France 3 Poitou-Charentes et France 3 Aquitaine.