On le sait, le dioxyde de carbone est un gaz nocif pour l'environnement. Pour y remédier, le syndicat agricole FNSEA des Deux-Sèvres invite les exploitants à changer leur pratique pour réduire les émissions de ce gaz et en cas de réussite, des indemnisations leur sont alors versées.
Jean-Marie Gautier est éleveur bio à Saint-Georges-de-Noisné, dans les Deux-Sèvres, et il a décidé de s’investir dans un programme de stockage de carbone. Sur ses terres, 15 hectares ont ainsi été convertis en prairies et 500 mètres de haies ont été plantés. Il nous en explique les bienfaits : « Cette haie a plusieurs intérêts. Donc, évidemment, elle stoppe du carbone. Elle a aussi un intérêt paysager par rapport à l’exploitation et aussi un intérêt pour la biodiversité. »
Une exploitation est plus émettrice (de carbone) qu’elle n’en stocke.
Jean-Marie GautierEleveur bio dans les Deux-Sèvres
Jean-Marie Gautier élève des vaches Angus et ses efforts de protection de l’environnement se portent aussi sur l'alimentation du bétail. Il a par exemple supprimé les compléments importés de l'étranger : « Une exploitation est plus émettrice (de carbone) qu’elle n’en stocke. Moi, je suis dans un rapport de 1 à 3, un stocké, trois émis. Donc, le but, c’est de réduire cet écart-là. »
Il faut avoir un système diversifié avec un peu de cultures en alternance avec les prairies et avec l’élevage.
Abad ChabbiDirecteur de recherches à l’INRAE de Lusignan
Dans la Vienne, à l'INRAE de Lusignan, le stockage de carbone fait l'objet de toutes les attentions et, selon Abad Chabbi, directeur de recherches dans cet institut, ce dispositif va dans le bon sens : « Il faut avoir un système diversifié, avoir un peu de cultures en alternance avec les prairies, en alternance avec l’élevage pour faire rentrer la matière organique. Et à travers les processus de dégradation microbienne, ça se transforme, ça se décompose. »
Cette expérimentation va durer six ans. Et si, à son terme en 2026, Jean-Marie Gautier atteint ses objectifs, il percevra 8 000 euros. Le dispositif est donc à la fois bénéfique pour l’environnement et contribue à améliorer le pouvoir d’achat des agriculteurs.