La société Ma Grande Forêt achète des forêts qu'elle gère durablement en "puits de carbone". Les entreprises peuvent ensuite parrainer ce projet pour baisser leur impact environnemental et aider la biodiversité
Un hectare de forêt ancienne préservée, c'est plus de 4 tonnes annuelles de CO2 captées dans l'atmosphère. Et capter du CO2, c'est tendre vers la neutralité carbone. Ma Grande Forêt, société créée en 2022, propose donc ses services aux entreprises désireuses de baisser leur impact carboné en leur permettant de parrainer les hectares de forêt qu'elle achète.
1 hectare = 10 journées de numérique
Ma Grande Forêt fait appel à la Responsabilité Sociale des entreprises. Considérant qu'un employé utilisant un poste informatique, la machine à café, et l'éclairage produit l'équivalent de 400 kilos de CO2 annuels, un hectare de forêt parrainé permettrait en théorie de compenser l'impact numérique de 10 employés. On ne parle là que de son impact numérique malheureusement. Car pour le reste, chauffage, nourriture, consommation, déplacement, chaque Français produit environ 10 tonnes de CO2 par an.
C'est dans les vieux bois qu'on fait les meilleurs puits
Outre l'impact carbone négatif, la gestion durable d'une forêt ancienne plantée d'espèces diverses permet de préserver la biodiversité, ce qui n'est pas le cas dans une forêt "industrialisée" où le bois cultivé, le plus souvent une parcelle uniforme de pins maritimes, va être intégralement rasé avant d'être replantée à l'identique.
Pour offrir des garanties à ses parrains, Ma Grande Forêt s'engage à gérer correctement les parcelles forestières. Il s'agit en l'occurrence de laisser vieillir les arbres pour leur permettre de remplir pleinement leur fonction. Les arbres ne sont coupés que lorsqu'ils nuisent au développement de leurs congénères, pas dans le but d'une exploitation commerciale directe.
Déjà 100 hectares de Ma Grande Forêt
Ma Grande Forêt est à la tête d'une centaine d'hectares dans six massif français et a déjà convaincu une vingtaine d'entrepreneurs. Les prix du parrainage varient en fonction du prix foncier de la forêt.
L'arbre d'à côté
Parmi les arguments qui touchent les entrepreneurs candidats-parrains, le caractère local de l'initiative, les forêts étant proches de chez eux. Il est plus rassurant pour un patron de Nouvelle-Aquitaine de parrainer un hectare de forêt périgourdine que de participer à la plantation d'arbres en Amazonie. Ça permet, comme l'indique cet entrepreneur, de "vérifier derrière que ce n'est pas qu'une green-machine" qui n'aurait de vert que l'apparence et les prétentions.
En Dordogne, la parcelle de forêt de Ginestet fait 17 hectares dont 5% seulement sont parrainés pour l'instant. Il reste donc de la place aux patrons éco-responsables pour s'investir dans ce projet vert et local.