Culture : dans les Deux-Sèvres, le spectacle vivant n'est pas mort

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Alors que la majorité des événements culturels en Poitou-Charentes ont été annulés, malgré la crise sanitaire, le festival Traverse ! se déroule toute cette semaine dans le Haut Val de Sèvre, un festival itinérant qui investit tous les soirs un nouveau village.

Ce mardi, c'est dans la commune de Cherveux, à 20 kms de Niort, que la compagnie La Volige a installé son cabaret d'un soir. Initialement, c'est sous un chapiteau à Pamproux que devait se dérouler ce festival des arts de la parole, mais le coronavirus en a décidé autrement. Au printemps, évidemment, comme tout le monde, les organisateurs avaient pensé à une annulation pure et simple, mais cette solution de rendez-vous itinérant en plein air permet finalement, même avec une jauge plus restreinte, de célébrer les retrouvailles entre des artistes et un public, tous sevrés de culture depuis six mois. Théâtre, musique, contes ; Traverse !, c'est la parole libérée, l'envie à nouveau de se raconter des histoires et même, pourquoi pas, de parler de ce maudit confinement qui a fait tant de mal à la culture en France.
 

Chaque soir à 19h, avant les spectacles, il y a ce qu'on appelle "les transversales", il y a cet espace de cabaret où l'on collecte la parole des gens sur ce qu'ils ont vécu pendant le confinement, ce qu'ils ont aimé, ce qu'ils ont détesté, ce qu'il en reste, donc on en parle beaucoup avant.

Nicolas Bonneau, directeur artistique du Festival

Ils sont ainsi tous les soirs une centaine de spectateurs à se réunir autour de tables de jardin à écouter, par exemple, l'accordéon de la bretonne Fannytastic ou improviser une pièce de théâtre avec l'acteur Didier Cousin. Le midi, c'est un habitant du village qui reçoit des artistes à son domicile pour une veillée diurne propice au conte. La crise sanitaire, si elle n'a pas forcément été comme on aurait pu le croire source d'inspiration, a permis à nombre d'acteurs du spectacle vivant de repenser leur mode de création, à s'adapter à une situation inédite.
 

On a créé un petit spectacle pour jouer en autonomie dehors et, en fait, il y avait beaucoup de demandes, forcément après cette période austère. C'est ça "l'après"; contrairement à toute attente, se retrouver dans des quartiers où les gens ne vont jamais au théâtre, à renouer des liens avec les gens, des liens artistiques et humains. C'était imprévu mais plutôt positif. La réception des gens est plus forte.

Fannytastic, artiste

 

De fait, il y avait à Cherveux des spectateurs ravis de pouvoir à nouveau assister à du spectacle vivant, heureux de se retrouver autour d'un verre et partager, comme dans le monde d'avant, une soirée de théâtre.
 

Pendant un certain temps, ils n'ont pas pu agir, ils n'ont pas pu être présents tous ces artistes, sur scène en tout cas, "en présentiel" comme on dit maintenant, donc c'est à promouvoir, à soutenir.

Une spectatrice

 

"Il faut aller au théâtre, au cinéma, vous ne risquez rien", déclarait ce matin sur l'antenne de France Inter Jean Castex. Le Premier Ministre a par ailleurs annoncé "une dotation exceptionnelle" de deux milliards d'euros pour la culture dans le cadre du plan de relance. La ministre de la Culture, Roseline Bachelot, dans la foulée a, elle, officialisé "la supression de la distanciation" dans les cinémas et les salles de spectacles. Et si le monde d'après était aussi culturel ?

François Bombard et Stéphane Bourin ont assisté au spectacle à Cherveux :
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