La commune de la Crèche, dans les Deux-Sèvres, va accueillir 92 migrants dans les prochains jours. Cette décision préfectorale a du mal à passer pour les habitants de la commune et pour son maire. Non pas que l'accueil de réfugiés soit refusé, mais c'est le nombre qui pose différents problèmes.
Philippe Mathis, le maire de La Crèche, ne décolère pas. L'arrivée prévue de 92 migrants dans sa commune l'a pris au dépourvu. Pourtant, la ville s'était portée volontaire pour accueillir des réfugiés. Volontaire pour quatre familles, mais pas pour 92 personnes, et surtout pas de cette façon. "Ce qui pose problème, précise Philippe Mathis, le maire de la commune, c’est la rapidité et le nombre de personnes concernées. 92 personnes, vous imaginez, ce n’est pas facile à gérer. Et le problème, c’est qu’ils vont être à 150 mètres d’un centre routier et à 400 mètres du centre-ville."
C'est dans un hôtel Formule 1 (que le groupe Accord va vendre à l'Etat via une filiale de la Caisse des Dépôts et Consignations) que les 92 demandeurs d'asile vont être accueillis dans les prochains jours, soit le plus gros contingent des Deux-Sèvres. Un lieu totalement inadapté, selon monsieur le maire. "On peut penser que les routiers, sachant qu’on a un centre des migrants, ne viennent plus à La Crèche. On peut penser que les entreprises de logistiques et de transports de la commune voient cela d’un mauvais œil."
Même inquiétude du côté des routiers et donc des commerçants du centre routier, à l'image de la patronne du restaurant situé juste en face de l'hôtel : "notre ressenti, c’est que ça a été fait en catimini (…) on a commencé à entendre des dires de routiers, qui s’inquiètent pour les camions, pour le transit vers l’Angleterre."
Entre inquiétude face à l'inconnu et soucis d'humanité, les sentiments sont donc mitigés. Les services préfectoraux, eux, assurent que tout cela sera encadré.