L'épidémie de Covid-19 évolue vite dans les Deux-Sèvres notamment depuis une semaine. Les hôpitaux du département sont confrontés à un afflux de malades plus important et à l'hôpital de Niort, le service de cardiologie est frappé par de nombreuses contaminations chez les patients et les soignants.
Les chiffres sont éloquents et illustrent la gravité de la situation dans ce département qui avait été jusqu'alors plutôt épargné par la deuxième vague de Covid-19. Dans les Deux-Sèvres, le taux d'incidence est désormais de 199 cas pour 100.000 habitants alors qu'il n'était hier que de 163 et qu'il a enregistré une hausse de 107 cas en sept jours. Le taux de positivité des tests, qui a progressé de quatre points en sept jours, est aujourd'hui de 12%. 32 hospitalisations, dont une réanimation, ont été réalisées. A Niort et à l'Hôpital Nord-Deux-Sèvres, deux personnes sont décédées de la Covid-19 depuis le début de la semaine, lundi 26 et mardi 27 octobre, portant le nombre total de décès à 31 dépuis le début de l'épidémie pour tout le département.
De nombreux cas de Covid-19 en cardiologie
En ce début de semaine, le syndicat FO a alerté sur la situation alarmante du service de cardiologie de l'hôpital de Niort où 20 soignants et 13 patients seraient positifs au coronavirus. Christophe Grimault, le délégué FO de l'établissement ajoute que l'épidémie touche désormais le service d'oncologie, une information confirmée par la direction du Centre Hospitalier. Le syndicat s'interroge sur l'origine de cette contamination.Est-ce que c'est des patients qui n'ont pas été détectés Covid et qui ont infecté des soignants, les soignants se sont-ils infectés par non-respect des protocoles on ne sait pas. En tout cas, il y a plein de facteurs de contamination, ça peut être la salle de pause, le vestiaire c'est pareil, il faut prendre des mesures restrictives de protection.
Le syndicaliste explique que dans un service de soins curatifs comme la cardiologie, quand un patient arrive en urgence, le personnel soignant prend d'abord en charge la pathologie cardiaque avant de faire un test pour détecter la Covid-19.
Entre temps, un patient qui arrive et qui tousse, si le soignant n'a pas de lunettes de protection, le virus peur rentrer par les voies lacrymales.
Pour sa part, le chef du serive de cardiologie estime que la contamination pourrait avoir été multi-factorielles et provenir de plusieurs sources, patients ou personnels. Bruno Faulconnier, le directeur de l'établissement, indique que le service de cardiologie fonctionne aujourd'hui "à 50% de ses capacités".
Réouverture d'une unité spéciale Covid-19
Récemment, les entrées pour cause de Covid-19 se sont nettement multipliées à l'hôpital de Niort et une unité spéciale Covid a été rouverte au sein de l'établissement. Elle compte cinq lits et complète les capacités déjà mises en place dans d'autres services mais si la crise s'accentue, il sera alors être nécessaire de renforcer le nombre de lits dédiés au Covid. Des mesures ont été prises par la direction de l'hôpital pour limiter la propagation du virus comme l'interdiction des visites qui ne restent autorisées sur rendez-vous qu'à l"Ehpad ou en psychologie.
Au sein de l'hôpital, le service de cardiologie qui est aujourd'hui le plus affecté, en raison des contaminations du personnel, a fait appel au renfort de salariés venus d'autres secteurs moins en tension mais aussi des élèves infirmières et infirmiers de 3ème année.
Le directeur de l'hôpital ajoute que l'hôpital fait aussi appel à l'intérim pour assurer la continuité du fonctionnement des services.
On fait appel à l'intérim car nous ne souhaitons pas déprogrammer comme lors de la première vague. Nous estimons qu'il y a beaucoup de besoins qui sont en retard de prise en charge. Aujourd'hui, on a réussi à dégager des lits supplémentaires.
Comme dans plusieurs autres hôpitaux français, le syndicat FO dénonce par ailleurs le fait de faire revenir au travail des soignants contaminés.
On dénonce le fait de faire revenir des soignants qui sont asymptomatiques, c'est à dire qu'ils sont porteurs de la Covid et qu'ils viennent quand même travailler...ce n'est pas normal que l'on fasse revenir des soignants qui sont porteurs du virus.
Une cellule de crise est activée au sein de l'hôpital niortais pour faire face à l'aggravation de la situation et à l'augmentation de nombre d'hospitalisations de patients atteints de la Covid-19.
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