La pollinisation par les abeilles accroît la rentabilité des champs de colza, selon une étude du CNRS de Chizé et de l'INRA. Les chercheurs concluent que les abeilles sont plus rentables que les pesticides et que cette méthode assure des revenus supérieurs aux agriculteurs.
Et si les abeilles étaient plus efficaces pour augmenter les rendements de colza que les pesticides ?
C'est en tous cas ce que révèlent des chercheurs de l'Inra et du CNRS. L'étude a été publiée dans la revue Proceedings of the Royal Society London B, le 9 octobre 2019.Une étude complète
C'est la première fois que des scientifques démontrent que la pollinisation par les abeilles surpasse l'utilisation de produits phytopharmaceutiques dans le rendement mais aussi la rentabilité du colza.L'équipe de chercheurs a analysé quatre années de données collectées dans des parcelles d’agriculteurs d’une plaine agricole des Deux-Sèvres, baptisée Zone Atelier Plaine et Val de Sèvre, une zone d'étude de 450 km². Cette zone est dominée par une agriculture intensive de céréales. Les observations portent sur 294 parcelles de 142 exploitations.
Une augmentation de rendement allant jusqu'à 40%
Les récoltes, les méthodes et les résultats économiques ont été observés à la loupe par l'équipe du Centre d’études biologiques de Chizé, un laboratoire du CNRS.Un producteur de colza qui veut optimiser ses rendements a deux stratégies : utiliser des pesticides ou avoir des abeilles. Entre 2011 et 2016, les scientifiques ont cherché à comparer les deux méthodes. Rendements, présence de pollinisateurs, utilisation de pesticides, revenus des agriculteurs, tout a été analysé.
Selon Vincent Brétagnolle, si les abeilles sont très nombreuses, elles peuvent accroître considérablement le rendement des parcelles.
Le rendement du colza est déterminé par la quantité de fleurs qui vont devenir des fruits et cette quantité est déterminée par la pollinisation. La pollinisation par les insectes et notamment les abeilles est capable d'augmenter cette transformation de fleurs et de fruits de 40% donc il y a plus de fruits et de graines sur un même pied.
- Vincent Bretagnolle, Directeur de recherche aux CNRS de Chizé
L'étude du CNRS n'est pas terminée, les scientifiques vont maintenant s'interesser à d'autres céréales comme le lin et les féveroles.