Lundi 20 mai, le directeur général des Chamois Niortais, Mikaël Hanouna, annonçait sa décision de vendre le club évoluant en National. Il évoque une décision "prise depuis longtemps", due à une certaine fatigue après sept ans passés au club.
C'était une annonce inattendue dans son timing, mais attendue sur le fond. Lundi 20 mai, deux jours à peine après la fin de saison de National, championnat où évoluent les Chamois Niortais, le directeur général du club Mikaël Hanouna annonçait sa décision de le mettre en vente.
"Un choix de vie personnel"
Les raisons évoquées par celui qui est rentré au club en 2017 comme directeur sportif, avant de prendre le poste de directeur général aux côtés de son frère Eytan Hanouna, actionnaire majoritaire et président du club : une certaine fatigue et une lassitude, après sept années passées auprès des Chamois, mais aussi une volonté de se rapprocher de sa famille en dehors de l'Hexagone.
"Cette année, je n'ai pas beaucoup été à Niort, et je pense que ce club mérite que quelqu'un soit sur place plus que je ne l’ai été, détaille Mikaël Hanouna le lendemain de l'annonce. Je n’ai plus l'énergie, la force nécessaire de m’investir dans ce projet à bras-le-corps."
Les Chamois, c'est une grande partie de ma vie. Mais je vais avoir 57 ans, j’ai envie de m’occuper de mes enfants, de les voir grandir... C'est un choix de vie personnel. J'ai envie de faire autre chose, tout simplement.
Mikaël HanounaDirecteur général des Chamois Niortais
Du côté des supporters, cette décision était attendue. Depuis la descente en National en 2023, après onze saisons passées en Ligue 2, deux clubs de supporters s'étaient associés pour demander le départ de la direction. Un souhait qui n'avait pas été exaucé par Mikaël Hanouna, répliquant à l'époque qu'il ne souhaitait pas démissionner et que le club n'était pas à vendre.
Un an après ses déclarations, l'état d'esprit du directeur général a changé. Jérôme Radoux, président de l'un des deux clubs de supporters majoritaires, Niort 1925, se dit "pas plus surpris que ça" de l'annonce. "J'en avais déjà un peu entendu parler. Les dirigeants n'étaient pas là cette année, il y avait peut-être une envie de passer le témoin à quelqu'un d'autre. Maintenant, à voir ce que cela va donner."
Une décision "prise depuis longtemps"
"On peut comprendre qu'il en ait marre et qu’au moment où la montée [en Ligue 2] est ratée pour quelques points, il y ait ce besoin de prendre l’air", abonde Simon Vuillemin, consultant pour France Bleu Poitou. Une montée en fait ratée d'un seul point, le club des Deux-Sèvres échouant à la troisième place de National, à une longueur de Martigues, promu à l'échelon supérieur.
Mais Mikaël Hanouna l'assure : la non-montée de son club en Ligue 2 n'y est pour rien dans sa décision. "Ma décision était prise depuis longtemps, quoi qu'il arrive, mais je n'allais pas l’annoncer, pour ne pas déstabiliser le club dans sa quête de montée. Il fallait rester le plus solide possible", relate le directeur général, qui évoque des "discussions" en cours depuis "trois ou quatre mois", sans donner plus de précisions sur les identités de potentiels repreneurs.
Il y a des groupes qui ont des projets, qui savent exactement où ils veulent amener le club. Je suis à leur écoute. Mon travail, c'est de transmettre le club à la meilleure équipe possible, dans les meilleures conditions, pour le meilleur avenir possible.
Mikaël HanounaDirecteur général des Chamois Niortais
Même si la vente est actée, de nombreuses incertitudes demeurent encore quant à l'avenir du club, tant sportivement que financièrement. Il faut faire vite pour réussir à trouver un repreneur et concevoir un budget, avant le passage obligatoire devant la DNCG (la Direction nationale du contrôle de gestion) dans quelques semaines pour examen des comptes.
"Il y a forcément des inquiétudes, témoigne Jérôme Radoux, président de Niort 1925. On vient de faire une bonne saison, mais le club a des dettes, il va falloir un repreneur qui puisse investir."
Du changement, oui, mais avec qui ? Est-ce que ça sera mieux ? Car ça peut toujours être pire.
Jérôme RadouxPrésident du groupe de supporters Niort 1925
Pour Simon Vuillemin, les dettes du club, "monnaie courante en National et dans le football français à l’heure actuelle", ne sont pas un frein pour un rachat. Selon le consultant, les Chamois Niortais pourraient plaire à des investisseurs étrangers, désireux d'investir dans le football français. "Niort est encore un club de foot professionnel, attractif grâce à sa belle saison sportive... Ça va forcément attirer dans un championnat [de National] qui va être très relevé." D'anciens pensionnaires de Ligue 1 ou de Ligue 2 (Sochaux, Nancy, Dijon...) feront en effet partie des adversaires des Niortais la saison prochaine.
"En tout cas, j’espère que ça va vite se faire, que la vente se fera à des gens qui auront les épaules pour ça, souhaite Jérôme Radoux. Et ce serait beau qu’on remonte l'année prochaine, pour les 100 ans du club", se prend même à rêver le président de Niort 1925. Une prochaine saison décisive à bien des égards pour les Chamois Niortais.