Lauréate de la médaille de bronze de l'agrodiversité remise par la Fondation du patrimoine, la chèvre poitevine est une espèce menacée. Un éleveur du sud des Deux-Sèvres possède un cheptel de 260 chevrettes. Il est le seul en France à avoir développé une pépinière, et c'est pour le soutenir qu'il a été primé.
Avec ses poils demi-longs, sa robe brune, ses pattes et son ventre blanc, la chèvre poitevine est aisément identifiable.
Depuis 2017, Mathias Chebrou traverse la France pour vendre ou sélectionner les meilleures de ces chevrettes, afin d'assurer une génétique de qualité à cette espèce qu'il s'attache à sauvegarder. "Au quotidien, c'est un travail assez pénible, mais ça donne du sens parce que depuis 20 ans, on sélectionne cette chèvre-là, et on contribue à développer une race qui est à faible effectif " se félicite l'éleveur.
5 000 chèvres poitevines en France
C'est pour ce travail rigoureux, mené avec sa fille Charline, que la Fondation du patrimoine et le laboratoire Ceva lui ont décerné une médaille de bronze. "L'importance de ce prix, c'est à la fois la préservation de la race, mais ce qu'on en fait. Parce que quand on parle du patrimoine, quel qu'il soit, ce n'est pas uniquement pour le mettre dans un musée, pour le conserver, c'est aussi pour qu'il y ait des débouchés" explique Pierre-André Masteau, délégué départemental de la Fondation du patrimoine.
Animateur de l'association de défense et de développement de la chèvre poitevine, Léopold Denonfoux précise que si le nombre d'éleveurs et les effectifs de chèvres poitevines sont en hausse, l'espèce est encore considérée comme menacée. "Il y a 5 000 chèvres poitevines en France. On était à 600 il y a une quarantaine d'années. On est sur une très bonne dynamique, mais la race n'est pas encore sauvée".
Le prix de l'agrobiodiversité existe depuis 11 ans. Avant la chèvre poitevine, la race de vache maraîchine et la poule de Barbezieux ont été récompensées, afin de préserver ces espèces agricoles anciennes.