Dans quelques jours, l'Ehpad d'Aiffres dans les Deux-Sèvres va fermer ses portes. La trentaine de pensionnaires seront relogés un peu partout dans la région d'ici à la fin du mois. Une mauvaise nouvelle pour le personnel et les familles.
C'est une liquidation d'entreprise aux multiples conséquences. L'Ehpad d'Aiffres dans les Deux-Sèvres doit fermer d'ici lundi prochain. Les résidents, prévenus il y a seulement quelques jours, sont transférés vers d'autres établissements.
CARTE. Les Jardins du Château d'Aiffres
Des familles inquiètes
À plus de 80 ans, les pensionnaires de cet établissement pour personnes âgées dépendantes, sautent dans l'inconnu. Les familles sont donc inquiètes.
Elle commençait à s'habituer, ça faisait juste un an donc elle est quand même bouleversée de changer d'établissement. Je ressens de la peine pour elle parce qu'elle commençait à faire des connaissances.
Proche d'un résident
"C'est révoltant pour les résidents et les familles. Nos neveux ont trouvé une place... heureusement parce qu'il faut être parti d'ici à la fin de la semaine", s'indigne une proche d'un résident.
C'est un délai très court, mais toutes les familles auraient retrouvé une place pour leur proche. La trentaine de salariés sera, elle, licenciée. Certains dénoncent des payes en pointillé, des documents non transmis qui créent des difficultés financières majeures. Mais Roaldine Denis pense aussi à ses pensionnaires qu'elle ne reverra pas. "On parle de personnes qui ont vendu leur bien propre pour se payer un Ehpad et au final, aujourd'hui, on leur demande de partir. On ne décide pas de la vie des gens et surtout pas de cette façon-là, ce n'est pas propre, ce n'est pas correct".
Pas de repreneurs
Changer d'habitude peut être très perturbant, voire fatal pour ces personnes fragiles. L'Ehpad d'Aiffres est le seul établissement du groupe Médicharme à ne pas être repris. La grève menée l'an dernier et des travaux à finir auraient découragé d'éventuels repreneurs. Pour la CGT, c'est tout le modèle économique autour du grand âge qui est à revoir. "Je ne suis pas surprise par ces groupes. On laisse un système perdurer, ils utilisent de l'argent de la Sécurité sociale, du département à des fins spéculatrices donc ça ne va rien changer malheureusement", confie Sandrine Fournier, secrétaire de l'Union Départementale CGT Santé.
Le sujet sera évoqué en conseil municipal ce jeudi 11 avril. Mais relancer un nouvel établissement ne pourra, de toute façon, pas être immédiat.