Après les évènements de Sainte-Soline (Deux-Sèvres) en mars dernier, le ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin avait demandé la dissolution du groupe Les Soulèvements de la Terre. Ce jeudi 9 novembre, le Conseil d'État vient d'annuler cette requête. Une décision qui donne de la légitimité au collectif, selon le député européen Benoît Biteau.
La plus haute juridiction de France annule le décret de dissolution du collectif écologiste Les Soulèvements de la Terre, ce jeudi 9 novembre. Une demande qui avait été assignée par le ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin après les manifestations de Sainte-Soline (Deux-Sèvres) en mars 2023.
Sur son site web, le Conseil d'État estime "qu’aucune provocation à la violence contre les personnes ne peut être imputée aux Soulèvements de la Terre. Le relais, avec une certaine complaisance, d’images d’affrontements de manifestants avec les forces de l’ordre, notamment contre la construction de retenues d’eau à Sainte-Soline, ne constitue pas une revendication, une valorisation ou une justification de tels agissements".
Le collectif sauvé
Député européen originaire de Royan, Benoît Biteau est fortement engagé aux côtés du groupe Les Soulèvements de la Terre. Il considère que cela "réhabilite tous ses militants qui s’engagent pour un intérêt commun, celui de préserver leur avenir sur les questions du changement climatique, de l’effondrement de la biodiversité et de la dégradation de note système sanitaire".
C’est une immense satisfaction.
Benoît BiteauDéputé européen - Groupe des Verts/Alliance libre européenne
Une décision synonyme d'échec pour le ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin, qui avait qualifié les membres de ce collectif "d'écoterroristes". Des propos jugés "violents" pour Benoît Biteau, "alors qu’ils ne font que s’inquiéter de leur avenir, sur des sujets pour lesquels on a véritablement rendez-vous avec l’Histoire".
Ce même député s'est dit rassuré quant à la suite des opérations pour les Soulèvements de la Terre. "Cela donne de la consistance aux sujets sur lesquels ils interpellent les décideurs comme les mégabassines, mais également de l’autoroute A69 ou les gravières en Ariège. Cela donne du crédit à ce collectif, une légitimité que le gouvernement avait du mal à lui donner et donne de la force à leur mobilisation".
"Une immense satisfaction"
Défenseur du collectif dès le premier jour, le député Benoît Biteau fait partie des personnes entendues par les magistrats du Conseil d'État. Ce dernier a "eu ce discernement, a bien fait la distinction entre le mouvement pacifiste, familial, citoyen des Soulèvements de la Terre, et les casseurs, ceux qui cherchent à en découdre. C’est une décision remarquable", ajoute-t-il.
Une charge mentale "énorme" selon lui, où "il faut trouver les mots justes pour convaincre et c’est ce qu’on a su faire. C’est une immense satisfaction à titre personnel".
Le collectif a annoncé, ce même jeudi 9 novembre, sur les réseaux sociaux, un rassemblement anti-bassines dans le Poitou-Charentes, les 20 et 21 juillet 2024.
STOP #MÉGABASSINES
— Les Soulèvements de la Terre (@lessoulevements) November 9, 2023
Prochaine mobilisation internationale antibassine dans le Poitou, le 20 et 21 juillet 2024, et village pour la défense de l'eau du 14 au 19 juillet !
📣 L'appel complet et les premières informations ici : https://t.co/5QCyNKUM0e
No bassaran ! ✊ pic.twitter.com/1VupFSHmPM