Une centaine de militants anti-bassines sont arrivés à l'aube à Vanzay (Deux-Sèvres) où ils montent tentes et barnums dans un secteur qui n'est pas soumis par les interdictions préfectorales de manifestation.
Ils s'enlacent, le sourire aux lèvres. Les "anti-bassines" sont heureux. Ils viennent de déjouer le dispositif de sécurité mis en place par les autorités préfectorales avant ce grand week-end de manifestations. Arrivés dès l'aube sur un terrain prêté par un agriculteur sympathisant de la cause, ils sont une bonne centaine de militants à s'activer.
"La préfecture, par une pluie d'arrêtés liberticides, veut nous empêcher de manifester par tous les moyens" explique Benoit, militant aux Soulèvements de la Terre, "et nous, notre but, c'est d'être rejoint par un maximum de personnes."
"Légalement indélogeable"
Le "camp éphémère" comme ils l'appellent est situé à Vanzay, à sept kilomètres environ de la réserve de substitution de Sainte-Soline, l'un des hauts lieux de la contestation. Tentes et barnums s'érigent peu à peu sur ce qui sera l'un des points de départ de la manifestation prévue ce week-end.
Sourire aux lèvres lui aussi, le porte-parole de Bassines Non Merci ! met la main à la pâte. Frappé par la justice d'une interdiction de paraître à Mauzé-sur-le-Mignon et Sainte-Soline, Julien Le Guet n'est pas mécontent de son coup.
Je suis interdit à Sainte-Soline qui est là-bas à deux kilomètres, mais là à Vanzay, je suis chez moi. On est légalement indélogeable puisqu'on est en dehors des zones d'interdiction de circulation et de manifestation. La moindre intervention des forces de l'ordre serait considérée comme une provocation lamentable, elles ne seraient pas dans leur droit.
Julien Le GuetPorte-parole de Bassines Non Merci !
Aux environs de 8h30, des hélicoptères de la gendarmerie ont survolé la zone, sans intervenir. Les opposants aux réserves de substitution annoncent l'établissement d'autres campements identiques. Autant de points de départ pour les rassemblements prévus samedi matin.
Reportage d'Alain Darrigrand et Cyril Paquier
Convoi de tracteurs
En fin d'après-midi, un convoi composé d'une quarantaine de tracteurs venus des Deux-Sèvres et de la Vienne faisait route vers Vanzay, sous escorte de la gendarmerie.