Manifestation contre les "Méga-bassines" à Sainte-Soline : interpellé à l'hôpital, un militant déferré devant le procureur de Niort

Le jeune homme, gravement blessé à la tête lors de la manifestation de Sainte-Soline (Deux-Sèvres), a été présenté ce samedi matin au procureur de la République. Il comparaîtra devant le tribunal correctionnel de Niort, le 28 novembre, pour "participation à un groupement en vue de commettre des violences ou des dégradations".

Ses proches le présentent comme Robin, la vingtaine, originaire de l'Oise. Il a été déferré, ce samedi matin, devant le procureur de Niort au terme de 24 heures de garde à vue.

Quelques-uns de ses "camarades" l'attendent à la sortie. Le jeune homme accuse le coup : tout juste sorti d'une semaine à l'hôpital, il est renvoyé devant le tribunal correctionnel, le 28 novembre, pour "participation à un groupement en vue de commettre des dégradations, des violences". Robin comparaîtra aux côtés des quatre autres militants arrêtés, samedi 29 octobre, lors de la manifestation contre la construction de retenues d'eau à Sainte-Soline,  dans les Deux-Sèvres.

"Tout comme pour les autres, il n'est reproché aucun acte de violence à mon client, observe Me Hanna Rajbenbach, l'avocate de Robin. Il s'agit d'une infraction d'intention qui n'est caractérisée par absolument aucun élément concret dans le dossier."

Deux jours en réanimation

Le jeune homme avait été interpellé une première fois le jour de la manifestation, à Sainte-Soline. "Il venait d'être gravement blessé à la tête, vraisemblablement par un tir de lanceur de balle de défense", indique son conseil. "Les gendarmes sont venus l'arrêter au poste médical avancé qui avait été mis en place par les pompiers, alors même que son état médical était extrêmement alarmant."

Robin avait fini par être transporté à l'hôpital de Ruffec, où son état avait été jugé "incompatible" avec une garde à vue. Le militant a par la suite été transféré CHU de Poitiers où il a passé deux jours en réanimation. Ce n'est que vendredi, une fois son état stabilisé, qu'il a été interpellé par les gendarmes.

Les soutiens du jeune homme s'étaient alors donnés rendez-vous devant la gendarmerie de Poitiers. "Libérez notre camarade !", ont-ils scandé, avant d'entonner leur slogan emblématique : "No Bassaran !".

Les auteurs des violences n'ont pas été arrêtés, admet le parquet

Tous ont été "choqués", "scandalisés" d'apprendre que les gendarmes ont interpellé Robin sur son lit d'hôpital : "Ils n'ont arrêté que des gens qui se trouvaient à la marge de la manifestation", commente l'un d'eux.

"C’est un militant engagé, un activiste, mais qui, vraiment, n’a rien d’un fiché S ou d’un pseudo terroriste, raconte Serge, du collectif Bassine Non Merci. C’est un jeune adulte qui est conscient que l’eau est en danger."

Ce lundi, le parquet de Niort avait admis, de lui-même, que les gendarmes n'étaient pas parvenus à appréhender les personnes "qui ont jeté des cocktails Molotov ou des boules de pétanques sur les forces de l'ordre".

Le ministère public soutient donc que les cinq activistes, qui seront jugés devant le tribunal correctionnel, ont "participé au mouvement général qui a visé à commettre des violences sur les forces de l'ordre et qui avait un objectif : dégrader le bien d'autrui".

Ces militants risquent 1 an de prison et 15 000 euros d'amende.

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