Le député MoDem Nicolas Turquois se dit choqué par la présence de députés lors de manifestations interdites. Présente samedi à Sainte-Soline, l'élue de la Nupes Lisa Belluco est visée par cette démarche.
Alors que la Vienne s'apprête à signer le protocole autorisant la création de 30 retenues pour l'irrigation dans le département, le débat s'envenime entre les parlementaires locaux, divisés sur la question du stockage de l'eau pour l'agriculture.
Dans un courrier co-signé par l'élu MoDem de la 4e circonscription de la Vienne Nicolas Turquois, trente-six députés de la majorité (Renaissance et MoDem) ont appelé mercredi à des "sanctions" de l'Assemblée nationale contre leurs pairs participant à des manifestations interdites, à l'instar de ceux présents samedi à Sainte-Soline (Deux-Sèvres) contre le projet de retenue d'eau.
"Nous trouvons scandaleux que des députés puissent participer à une manifestation qui a été jugée illégale" ont-ils écrit dans cette lettre initiée par Damien Adam et demandant entre autres "des règles précises et des sanctions en cas de comportements contraires à la loi des députés dans le cadre de leur mandat".
"Grave erreur"
Le député MoDem de la quatrième circonscription de la Vienne, qui est aussi agriculteur et irrigant, tire à boulets rouges sur ceux qui, selon lui, ont abusé de leur écharpe tricolore.
"L'opposition a le droit d'être contre ce projet de stockage de l'eau, c'est un combat légitime" argumente-t-il. "Mais à Mesdames Belluco et Moncond'huy qui se sont montrées ce week-end aux côtés de black-blocks et de manifestants masqués, je dis : vous faites une grave erreur."
Directement visée par ce courrier donc, la députée Nupes de la première circonscription de la Vienne qui a affirmé avoir été molestée par les forces de l'ordre alors qu'elle portait son écharpe bleu-blanc-rouge, ou encore Sandrine Rousseau, Charles Fournier, mais aussi la maire écologiste de Poitiers.
Dénonçant une manifestation "d'une extrême violence" visant "de simples agriculteurs qui essaient de vivre de leur métier", Nicolas Turquois dit attendre "un vrai débat public sur des méthodes inacceptables de la part d'élus de la République, plus que des sanctions financières ou autres."