Le procès de deux pompiers des Deux-Sèvres s’est ouvert ce mardi matin devant le tribunal correctionnel de Niort, après 2 renvois. Les deux quadragénaires sont poursuivis pour des faits de violence commis sur une stagiaire le 19 juillet 2016. Ils ont été suspendus à titre conservatoire.
Ce procès intervient dans un contexte particulier, à la veille d’un mouvement de grève au sein du SDIS 79, prévu ce mercredi.
Plusieurs organisations syndicales de pompiers demandent en effet des changements de management au sein du service d'incendie et de secours des Deux-Sèvres.
L'audience débute par un couac technique.
Le juge explique qu’il n’est pas possible de visionner la video tournée le 19 juillet 2016 car il y a un problème de format video avec le lecteur de la salle... Seuls les avocats et les prévenus la visionne avec le pdt. #Justice 2.0
— Antoine Morel (@F3AntoineMorel) 5 mars 2019
Les deux pompiers formateurs mis en cause âgés de 43 et 49 ans, tous les deux adjudant-chefs, ne reconnaissent pas le fait de violence envers la stagiaire. Ils comparaissent devant le tribunal correctionnel de Niort "pour des faits de violences volontaires sans ITT, sur une victime, par personne chargée d'une mission de service public". Des faits filmés...
On entend le son de cette vidéo : « Calmez-vous madame, ça va aller ? Voilà... Ça va aller ? C’est qui les patrons ? C’est qui ? » L’un des deux pompiers insiste sur le fait que l’ambiance était bon enfant et ajoute « On la maintenait au sol car elle de débattait. » 1/2
— Antoine Morel (@F3AntoineMorel) 5 mars 2019
En octobre 2018, à l'ouverture des débats, avant le premier renvoi, l'un des avocats de la défense avait qualifié les faits reprochés aux deux pompiers de "chahutage amical" alors qu'il leur est reproché d'avoir plaqué au sol la jeune femme à l'issue d'une formation le 19 juillet 2016.
Pauline, la victime, a déclaré à une personne entendue par les enquêteurs qu’"elle s’était sentie blessée et humiliée, ce jour-là".
La procureure demande 4 mois d’emprisonnement avec sursis contre l’un des deux pompiers et 3 mois de prison avec sursis pour l’autre.
L'affaire est mise en délibéré au 2 avril.
Une "plainte pour des faits de harcèlement contre un supérieur"
Le 10 janvier 2018, un sapeur-pompier de Melle déposait plainte à la brigade de gendarmerie pour des faits de harcèlement contre un supérieur.
Selon le Parquet, "les faits auraient été commis à Saint-Romans-lès-Melle, le 19 juillet 2016". La brigade de recherche de Niort s'est vue confier l'enquête préliminaire, comprenant l'audition "de nombreux témoins et victimes".
Selon nos informations, la hiérarchie du SDIS 79 début 2018, a eu connaissance des faits au moment de ce dépôt de plainte, et a ouvert de son côté une enquête administrative. Par ailleurs, le SDIS 79 a également porté plainte.
Du côté de la justice cette fois, "deux mis en cause, exerçant en qualité de pompiers, étaient placés en garde à vue le 20 juin pour des faits de violences volontaires commis dans l'exercice de leurs fonctions", expliquait la magistrate dans un communiqué. Ces personnes ont été déférées le lendemain, puis placées sous contrôle judiciaire par le juge des libertés et de la détention.