Militants anti-bassines, délégués syndicaux de la CGT, du syndicat Solidaire et de la Confédération paysanne : ils sont 9 au total, à être convoqués devant le tribunal de Niort ce vendredi 8 septembre. La justice leur reproche d'avoir appelé à manifester lors des derniers rassemblements interdits de Sainte-Soline. Une mobilisation en soutien aux prévenus a été organisée en parallèle de cette audience.
Nouveau bras de fer judiciaire pour les anti-bassines. Ce vendredi 8 septembre, ils seront neuf à comparaître devant le tribunal de Niort pour l'organisation de la manifestation interdite de Sainte-Soline.
Julien Le Guet et Basile Dutertre parmi les prévenus
Parmi les neuf hommes convoqués, Julien Le Guet, figure du mouvement anti-bassines et porte-parole du collectif "Bassines Non Merci !". À ses côtés, d'autres membres du collectif, des syndicalistes et Basile Dutertre, membre du collectif des Soulèvements de la Terre.
Tous sont poursuivis pour l'organisation de deux manifestations interdites sur la voie publique : le 29 octobre 2022 au début du chantier de la retenue d'eau de Sainte-Soline, et cinq mois plus tard, le 25 mars 2023, au même endroit.
Affrontements violents entre les manifestants et les forces de l'ordre
Souvenez-vous, cette journée de mobilisation contre les méga-bassines avait été marquée par une rare violence entre manifestants et forces de l'ordre. Plus d'une heure d'affrontement au niveau de la bassine de Sainte-Soline, faisant des dizaines de blessés de chaque côté.
Selon les organisateurs, plus de 200 blessés sont recensés chez les manifestants, dont trois en urgence absolue. Du côté des forces de l'ordre, 48 gendarmes sont blessés selon la préfecture.
Sur place, plusieurs milliers de personnes : 6000 selon la police, 20 à 30 000 selon les organisateurs. Face à ces manifestants, en majorité pacifistes, un dispositif policier inhabituellement important : vingt escadrons de gendarmes mobiles armés, pour certains circulant à bord de quads, neuf hélicoptères, quatre canons à eau, et quatre véhicules blindés.
Selon une note de la gendarmerie, "400 à 500 'black blocs' expérimentés et ultraviolents" étaient également présents dans le cortège de manifestants.
Sur les neuf prévenus, deux d'entre eux, Julien Le Guet et Basile Dutertre, sont également poursuivis pour "participation à un groupement formé en vue de la préparation de violences contre les personnes ou dégradation de biens".
Mobilisation de soutien aux prévenus
En parallèle de cette audience prévue ce vendredi 8 septembre à 13h30, une mobilisation en soutien aux prévenus est organisée à partir de 10h30.
Par ailleurs, mardi dernier, la préfecture des Deux-Sèvres a pris un arrêté interdisant les rassemblements aux abords du tribunal de Niort.
"Afin de garantir la sérénité de l’audience judiciaire et prévenir tout risque de troubles à l’ordre public devant le tribunal et aux abords, la préfète des Deux-Sèvres a pris un arrêté d'interdiction de manifestation et attroupement sur voie publique du vendredi 08 septembre 2023 à 7H00 au samedi 09 septembre 2023 à 07H00 aux abords du tribunal judiciaire", est-il précisé.
Une mesure allant à l'encontre de la liberté d’aller et venir, et de la liberté d’expression collective des idées et des opinions selon les anti-bassines. Un référé contre le bouclage du centre-ville de Niort avait alors été déposé. Il a été examiné ce jeudi 7 septembre par le tribunal administratif de Poitiers.
La décision rendue en fin de journée valide cet arrêté.