C'est un échange de bons procédés. Pour éviter que les parcelles et les conches du Marais Poitevin ne soient encombrées de branches, la bourse au bûcheronnage se renouvelle cet hiver. Depuis trois ans, cette mise en relation de particuliers à la recherche de bois avec des propriétaires en difficulté pour entretenir leur terrain ne fait que des heureux.
La bourse au bûcheronnage du Marais Poitevin est ni plus, ni moins qu'un troc ! Les uns prêtent leurs bras pour couper le bois des autres... Une bonne affaire pour les propriétaires de parcelles et les particuliers qui se chauffent au bois. C'est "bois contre sueur" en quelque sorte.
Quand l'âge vient
C’est le moment de la taille d'hiver pour ces frênes têtards. Dominique et Michel font leur stock de bois sous les yeux d’Annie, propriétaire du lieu. Ses arbres prenaient trop de place sur la chaussée qui longe son terrain. Il fallait les couper.
Mon mari a des problèmes de santé et faire appel à un professionnel, ce n’était pas envisageable du fait du coût.
Annie BoussironPropriétaire d'une parcelle
Annie a donc pris contact avec le Syndicat des Propriétaires Fonciers du Marais Poitevin. Leur bourse au bûcheronnage met en relation ceux qui ont du bois à couper et ceux qui en veulent.
Emmanuel Roux est référent dans ce domaine et chargé d'organiser légalement "l'échange". C'est une bonne solution pour lutter contre les friches ou les embâcles. "Les propriétaires n'ont pas toujours le temps, il y a beaucoup de propriétaires qui ne s’occupent pas du tout de leur terrain, et des petits enfants qui savent même pas qu’ils sont propriétaires de marais !"
Régulièrement, il y a des tempêtes ou des coups de vent forts qui couchent les arbres et malheureusement, ça reste dans l’état. Ça pourrit, c’est perdu !
Emmanuel RouxSyndicat des Propriétaires Fonciers du Marais Poitevin
Vient le temps du partage
Les deux retraités à l'oeuvre sur la parcelle d'Annie ont un terrain eux aussi, plus loin dans le marais mais plus de bois à couper. Bûcherons amateurs, ils ont signé un contrat qui définit notamment la part du partage avec Annie. Ils partiront avec 10 à 12 stères de bois.
Financièrement, ce n’est pas intéressant si on compte les heures. Mais se chauffer avec un bois que l’on n'achète pas, oui. Et ça nous occupe. Pendant ce temps-là, on ne fait pas de bêtises.
Dominique GomerBûcheron amateur
Cet hiver, quinze contrats ont été signés dans le marais poitevin. Tous les bûcherons amateurs sont acceptés. Le syndicat offre même une formation pour apprendre à utiliser une tronçonneuse en toute sécurité.
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