Les usagers de la SNCF ne sont pas les seuls pénalisés par la grève. Les utilisateurs du fret le sont également. Dans les Deux-Sèvres, les trains se font rares pour les Carrières Roy de Saint-Varent.
Les chargements sont devenus rares ces dernières semaines aux Carrières Roy de Saint-Varent, dans les Deux-Sèvres. Habituellement, quatre à cinq trains par jour quittent les carrières.
"L’urgence, c’est que l’activité redevienne normale"
Avec la grève, les camions sont plus nombreux, mais n'ont pu compenser qu'à hauteur de 10 % les livraisons prévues.L’impact de la grève a été principalement ressenti pas nos clients, notamment en Île-de-France. Aujourd’hui, pour nous l’urgence, c’est que l’activité redevienne normale.
- Alexandre Rigolot, chef des services commercial, logistique et laboratoire Société Roy
Plus de 2,2 millions de tonnes de granulats sont extraits chaque année de ces carrières. Près de 40 % de cette production quitte le site par le rail. Un fret ferroviaire que le conseil régional souhaite développer en poursuivant la réhabilitation de la ligne Niort-Thouars.
Une entreprise déjà pénalisée par la rénovation des rails
Depuis quelques années, la ligne de fret entre Saint-Varent et Parthenay est en rénovation. Une situation qui oblige les Carrières Roy à passer par Saint-Pierre-des-Corps, en Indre-et-Loire pour transporter leurs granulats vers la région bordelaise. Un surcoût de 300.000 euros par an pour cette entreprise qui emploie 85 salariés. La partie Niort/Parthenay a été rénovée, mais l'autre tronçon entre Parthenay et Saint-Varent est fermé depuis 2015, faute de travaux."Le train est important"
À Saint-Varent, la société Roy exploite la plus vaste carrière de France de roche massive. Un gisement utilisé pour construire des routes, mais aussi des pistes d'aéroport. En 2019, 200.000 tonnes ont été utilisées pour la création de la nouvelle piste d'Orly. Une production livrée en train.Sur la carrière, le ballet des trains a repris timidement. Les wagons de 60 tonnes quittent à nouveau le site deux-sévrien pour la région parisienne. Cette semaine, seulement sept départs sont programmés.Le train aujourd’hui sur des grandes distances reste économique par rapport aux camions. Un train représente l’équivalent de 50 camions sur les routes. Aujourd’hui, on parle de développement durable, de tonnes de CO2 émises, alors si l'on veut rentrer dans ce créneau, le train est important.
- Dominique Billon, directeur Général Délégué Société Roy