Face à l'aggravation de la situation sanitaire dans les Deux-Sèvres, un nouvel arrêté pris le 2 décembre ordonne - notamment - l'abattage anticipé de volailles. Il a commencé dans des centaines d'exploitation du département, lundi 5 décembre.
Des centaines d'exploitation dans les deux Deux-Sèvres sont contraintes d’abattre préventivement leurs canards et leurs dindes pour être commercialisés car elles sont situées à moins de 20 kilomètres d’un foyer de grippe aviaire. En effet, face à la flambée de cas d'influenza aviaire hautement pathogène en novembre, des mesures de lutte complémentaires pour réduire le risque de diffusion du virus dans les élevages ont été prises dans le département comme en Vendée et dans le Maine-et-Loire. Un arrêté du 2 décembre ordonne le dépeuplement préventif des dindes et canards dans un rayon de 3 à 10 km autour des foyers à compter de ce lundi 5 décembre.
"C’est l’épuisement chez les éleveurs... Ce qui est vrai aujourd’hui, le lundi, sera peut-être faux le vendredi. Il y aura peut-être encore des évolutions, on a du mal à suivre les décisions, réagit Alain Chabauty, membre du conseil d'administration de la FNSEA 86. Valorisons un maximum ce qu’on peut valoriser. Les abattoirs vont jouer le jeu évidemment. Ce n’est pas évident parce qu’on ne peut pas abattre des animaux qui ne sont pas en état d’être abattus, c’est une question d’âge."
C’est au sein de l'abattoir Galliance, dans les Deux-Sèvres que les abattages anticipés des canards arrivés à maturité vont avoir lieu. "On a en fait des stocks d’abattage pour aller anticiper là dans les prochaines semaines. La dinde comme les canards sont des volailles qui sont planifiées donc cette planification va permettre d’abattre les animaux entre une à deux semaines voire peut être trois semaines à l’avance", explique Jean-Marc Johannet, directeur général de Galliance au sein du pôle d'activité dinde et canard.
Pas de remise en place d'élevages
Les éleveurs de poulets aussi sont touchés par les nouvelles mesures gouvernementales. "Moi, les poulets vont partir à l’abattoir comme prévu de base, donc là-dessus il n’y a pas de différence. Le truc c’est qu’ensuite je ne remets pas en place. J’avais des mises en place prévues au mois de janvier et ça, pour l’instant, c’est hors de question", indique David Onillon, éleveur de poulets.
L'épidémie s'accélère et les éleveurs sont actuellement dans l’incertitude. Le nombre de cas de grippe aviaire explose : 18 ont été recensés dans les Deux-Sèvres et en Vendée le premier week-end de décembre. À la date du 5 décembre, 114 foyers en élevage ont été confirmés depuis le 1er août dernier en France.