La grippe aviaire continue de gagner du terrain en France. Le ministère de l'Agriculture déclenche le niveau de risque élevé, avec confinement de toutes les volailles françaises. Plus de 770 000 animaux ont été abattus depuis cet été sans contenir l'épizootie.
L'histoire se répète. Après avoir fait des ravages dans les élevages français la saison dernière, la menace d'une nouvelle épizootie refait surface.
Le niveau de risque de la grippe aviaire est porté de "modéré" à "élevé" sur l'ensemble du territoire métropolitain, selon un arrêté publié au Journal officiel jeudi 9 novembre. Conséquence : les éleveurs doivent confiner leurs volailles.
Les éleveurs récalcitrants ne pourront pas prétendre pleinement aux indemnisations de l'Etat en cas d'abattage sanitaire, précise le ministère de l'Agriculture.
Dans un contexte marqué par une persistance inédite du virus dans l'environnement et une forte activité migratoire d'oiseaux sauvages, il est essentiel de renforcer les mesures de prévention pour éviter la contamination des élevages de volailles"
Communiqué du ministère de l'Agriculture
Les grandes régions de production de volailles - Bretagne, Pays de la Loire et Deux-Sèvres - devaient déjà enfermer leurs volailles depuis la mi-octobre.
Déjà 770 000 volailles abattues
Le virus a recommencé à frapper des élevages français dès la fin juillet, de manière exceptionnellement précoce après une saison 2021-2022 catastrophique : plus de 20 millions de volailles ont été abattues dans les élevages infectés ou de manière préventive, pour stopper la
progression du virus.
L'épizootie continue de se propager ces derniers jours, un foyer a notamment été découvert dans le Gard début novembre. Et en Dordogne, mi-octobre, un autre foyer a été détecté, le premier dans le Sud-Ouest.
Au total, quarante-neuf foyers ont été recensés dans les élevages, selon le comptage de
la saison 2022-2023 démarré le 1er août.
En trois mois, plus de 770.000 canards, poulets ou poules pondeuses ont été abattus. Ce bilan a plus que doublé depuis le précédent en date du 12 octobre, qui faisait état de l'abattage de plus de 330.000 animaux.
Une facture de plus d'un milliard d'euros, une filière inquiète
Avant même la reprise de l'épizootie cet été, la facture de la grippe aviaire s'élevait pour l'Etat français à plus d'un milliard d'euros pour indemniser les pertes des professionnels.
Le retour de la grippe aviaire cet automne inquiète au plus haut point la filière, notamment les éleveurs de canards à l'approche des fêtes de fin d'année.
Les confinements à répétition obligent également à suspendre les mentions de l'élevage plein
air dans les cahiers des charges de productions réputées, comme le canard à foie gras du Sud-Ouest.
D'abord réticents à l'égard de la vaccination contre l'Influenza aviaire hautement pathogène, les professionnels de l'aviculture attendent désormais avec impatience que des vaccins soient autorisés. Une expérimentation est en cours.