Cela fait plus de 32 jours sans une goutte de pluie (ou presque). En Poitou-Charentes, comme partout ailleurs en France, le manque d'eau est criant. C'est justement le moment choisi par les pêcheurs de Charente-Maritime pour marquer leur opposition aux retenues d'eau pour l'agriculture.
La Fédération des pêcheurs de Charente-Maritime dénonce une forme de privatisation de l'eau. Un soutien de plus dans le camp des "anti-bassines" au moment de cette sécheresse hivernale exceptionnelle.
Lors de notre reportage, nous avons rencontré Michel Fenioux, voisin du Lambon, une rivière des Deux-Sèvres, qui à ce jour, est quasiment à sec.
Les premières années, il y avait de l'eau toute l'année. Et petit à petit, il y en a eu de moins en moins, jusqu'à être presque à sec aujourd'hui.
Michel FeniouxRiverain du Lambon
Un assec, digne d'un été caniculaire, mais cette fois, en plein hiver. Des rivières à sec, et une baisse des réserves d'eau souterraines. Dans les Deux-Sèvres, près de la moitié des nappes phréatiques ont un niveau inférieur à la moyenne. Même constat dans le département voisin, avec la moitié des nappes en difficulté. C'est le moment choisi par la fédération de pêche de Charente-Maritime de rejoindre le camp des "anti-bassines" avec la diffusion d'une brochure. Selon le président, les prélèvements dans les nappes pour remplir les réserves augmenteraient les risques de rivières à sec.
Avant de faire des réserves, il y a des solutions qui sont fondées sur la nature, qui pourraient être préférables, à ces réserves. Par exemple, à la réhabilitation des zones humides. 40 % ont disparu, ce qui est catastrophique.
Gilles BrichetPrésident de la Fédération de pêche de la Charente-Maritime
À Cram-Chaban, faute d'étude d'impact suffisante, la justice interdit de remplir ces réserves, Un gâchis selon Thierry Boucard, irriguant, lui, considère qu'il y a assez d'eau dans les nappes.
C'est incompréhensible. Vu l'objectif des réserves d'eau, qui est de prélever l'eau l'hiver quand il y en a beaucoup, sans nuire à l'environnement, et de s'en servir l'été, donc ne plus prélever dans la nappe phréatique.
Thierry BoucardPrésident de l'association d'irrigation Les Roches
Faute d'accès à l'eau stockée en hiver, ces agriculteurs vont pomper à nouveau dans les sols cet été. Encore faut-il que les pluies tant espérées parviennent à recharger les nappes phréatiques.