La nouvelle carte des zones défavorisées ne fait pas l'unanimité. L'ensemble du territoire deux-sévriens a été déclassé. Pour rassurer les agriculteurs du département, Emmanuel Macron les a convié à une réception ce jeudi 22 février. Mais son discours n'a pas convaincu.
Depuis plusieurs semaines, la réforme des zones défavorisées suscite de nombreuses réactions. Les agriculteurs deux-sévriens ont maintenu la pression ces derniers jours en multipliant les manifestations et les blocages.
Avec la nouvelle carte, l'ensemble du territoire du département a été déclassé. Un problème majeur pour ces agriculteurs car avoir des terres reconnues comme "zones défavorisées" leur permet de percevoir une aide européenne compensatoire.
Pour tenter d'apaiser les esprits, Emmanuel Macron a convié des agriculteurs nouvellement installés à une réception ce jeudi 22 février au sein de l'Élysée. Mais son discours n'a pas convaincu tout le monde.
"Moi ça ne m'a pas rassuré du tout, confie Romaric Potreau, éleveur dans les Deux-Sèvres. Si on ne remonte pas notre trésorerie, on n'arrivera pas à vivre et je ne sais pas s'il en a bien conscience."
De son côté, la députée des Deux-Sèvres ne compte pas s'arrêter là et a refusé de se rendre à cet événement. Delphine Batho a indiqué préférer "participer ce jeudi après-midi à l'assemblée générale des Jeunes Agriculteurs à Saint-Léger-de-la-Martinière, plutôt que de faire de la figuration dans le décorum d'une mise en scène très éloignée de la réalité des décisions concrètes du gouvernement à l'égard du monde agricole" du département.
Selon elle, le gouvernement affirme qu'il va aider les jeunes agriculteurs à s'installer alors qu'il supprime une part substantielle de l'aide à l'installation qui était améliorée dans les zones défavorisées.
1054 exploitations privées du tiers de leur revenu
Dans un courrier adressé à Stéphane Travert, ministre de l'Agriculture et de l'Alimentation, Delphine Batho déplore la décision de déclasser l'ensemble du territoire deux-sévriens des zones défavorisées.
La députée des Deux-Sèvres affirme que ce déclassement "privera 1054 exploitations du tiers, voire de la moitié, de leur revenu. Cette situation est donc sans précédent et sans équivalent à l'échelle nationale".