Nous vous en parlions hier : les services financiers de la région Nouvelle-Aquitaine ont reçu une mise en demeure d'une avocate parisienne intervenant pour le groupe Focus Asia GMBH qui a été l'actionnaire principal de Mia Electric. Ce courrier demande un dédommagement de 26 millions d'euros.
C'est par erreur que nous vous indiquions hier dans un précédent article que cette mise en demeure de 21 pages adressée à la région Nouvelle-Aquitaine émanait d'Edwin Kohl, un Allemand qui avait présidé aux destinées de Mia Electric de 2010 à 2013. Le courrier de l'avocate parisienne représente les intérêts d'un autre citoyen allemand, Dietmar Schweizer, dirigeant du groupe Focus Asia GMBH.Avec 88 % de parts, Focus Asia GMBH était devenu l’actionnaire principal du constructeur de véhicules électriques en juin 2013. Dans le pacte qui liait l'investisseur à l'ex-Poitou-Charentes, il était acquis que la région conservait sa part minoritaire dans le capital de Mia Electric, pour un montant d'environ 12%. C'est à la suite de ce tour de table que Michèle Boos, mise en examen dans ce dossier pour "banqueroute, escroquerie et abus de biens sociaux", avait été nommée présidente de Mia Electric.
Dans son courrier, l'avocate de Focus Asia GMBH reproche à l'ancienne région d'avoir "violé le pacte d’actionnaire" en soutenant dans le même temps Eco & Mobilité, un autre projet industriel de voiture électrique. Pour l’industriel allemand, l'ex-Poitou-Charentes s'est pris les pieds dans le tapis en étant à la fois actionnaire de Mia et en subventionnant Eco & Mobilité, basé à Chauvigny, deux entreprises qui intervenaient sur le marché des véhicules électriques.
Plus globalement, Dietmar Schweizer reproche à Ségolène Royal de "ne pas avoir tenu ses promesses" et d'avoir masqué le véritable état des finances de Mia Electric avant le rachat par Focus Asia GMBH en soutenant artificiellement sa trésorerie. Il reproche enfin à l'ancienne présidente du Poitou-Charentes d'avoir refusé toute idée de licenciements dans les effectifs de Mia afin de soigner "son image politique".