Un groupe de militaires du 31e régiment du génie de Castelsarrasin a débuté mercredi 16 décembre 2020 à Saint-Goussaud (23) des recherches pour tenter de trouver des traces d'Odette Vergnaud, 90 ans, disparue depuis le 22 novembre. On fait le point sur les procédures en cas de disparition.
Onze militaires du 31e régiment du génie de Castelsarrasin ont débuté mercredi 16 décembre 2020 à Saint-Goussaud (23) les recherches pour tenter de trouver des traces d'Odette Vergnaud, 90 ans. Cette creusoise reste introuvable depuis le 22 novembre 2020 malgré les recherches de la gendarmerie et les nombreux appels à témoin.
Après l'intervention de drônes de la gendarmerie, de plongeurs spécialisés venus de La Rochelle et de maîtres-chiens, ces militaires doivent procéder jusqu'à vendredi 18 décembre à des fouilles spécialisées "en milieu périlleux", sur une surface de 200 hectares de forêt.
Les trois quarts des disparitions signalées concernent des mineurs
En France, 75% des signalements pour disparition qui sont faits aux autorités concernent des mineurs. A titre d’exemple, le commissariat de Limoges reçoit chaque année environ 1500 signalements pour fugues : des jeunes qui, dans la grande majorité des cas, sont retrouvés assez vite ou rentrent par eux-mêmes à la maison comme ce fut le cas le 16 décembre 2020 : après avoir signalé la disparition d’une adolescente de Couzeix, sa famille a finalement annoncé l’avoir retrouvée.
C'est un avis du parquet qui permet de considérer une disparition comme inquiétante : qu'elle soit mineure ou majeure, cette personne intègre alors le fichier des personnes recherchées (FPR). Conséquence concrète : lors d'un contrôle, les policiers et gendarmes sauront qu'elle est portée disparue et les forces de l'ordre des pays de l'espace Schengen -soit 26 pays- ont également accès à ces informations.
La disparition volontaire, objet de fascination
Chaque année, environ 70 000 disparitions inquiétantes seraient ajoutées au Fichier des personnes recherchées (FPR) du Ministère de l'Intérieur. Parmi elles, une majorité de fugues donc, ainsi que des enlèvements et des disparitions liées à des profils de personnes suicidaires ou de malades d'Alzheimer, mais il y a aussi ceux qui souhaitent s'évaporer.
Selon les estimations, entre 2 500 et 5 000 personnes disparaissent volontairement chaque année en France, sans donner de nouvelles à leurs proches qui sont souvent en grand désarroi. Une association nationale créée en 2003 tente de venir en aide aux familles : il s'agit de l'ARPD (Assistance et Recherche de Personnes disparues).
Ces disparitions ont plusieurs raisons : des souffrances, des dettes, beaucoup d'incompréhension entre parents et enfants, c'est le mal-être de notre société qui provoque cela. Alors je fais l'intermédiaire et parfois ils ou elles renouent avec leurs familles, mais c'est très dur, il faut leur laisser le temps.
Quand la personne est retrouvée, dans un cas sur 2, elle ne souhaite pas renouer avec ses proches, et elle en a totalement le droit. Si Ghislaine a choisi de s'engager comme enquêtrice bénévole, c'est parce qu'elle avait elle-même fait le choix de disparaître durant trois ans, à la fin des années 1960. "On dit souvent aux familles: votre enfant est majeur, alors circulez... Moi je les encourage à écrire au Procureur de la République, à argumenter, et souvent ça fonctionne. J'ai fait redémarrer récemment une enquête dans le bordelais concernant une personne dont on n'avait plus de nouvelles depuis 2016".