Maurice Papon a comparu pour la première fois devant les assises de la Gironde pour crimes contre l'humanité le 8 octobre 1997. Il y a tout juste 20 ans. Le Bergeracois J-M Matisson et 3 membres de sa famille sont à l'origine de cette procédure qui a duré six mois, après 20 ans de procédure
La dernière partie civile vivante du procès Papon, Jean-Marie Matisson, raconte ses motivations et comment il avait vécu les 20 ans de l'affaire Maurice Papon
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©France 3 Périgords
Un procès d'une exceptionnelle longueur
Le plus long procès criminel de l'après-guerre ! 20 ans de procédure, 16 ans d'instruction, six mois de procès : le procès de l'ancien secrétaire général de la préfecture de Gironde de 1942 à 1944 Maurice Papon s'est finalement ouvert le 8 octobre 1997 aux Assises de la Gironde.
Mais il aura fallu une endurance et un acharnement hors du commun pour que l'homme accusé d'avoir joué un rôle décisif dans la déportation de plus de 1.500 juifs soit jugé pour complicité de crime contre l'humanité.
Une famille à l'origine de la plainte
Maurice-David Matisson, son fils Jean-Marie Matisson, Esther Fogiel et Jacqueline Matisson sont les quatre personnes qui ont déposé la plainte initiale. 4 membres de la même famille dont le seul survivant, 20 ans après, est Jean-Marie Matisson. Âgé de 64 ans, le bergeracois a perdu dix membres de sa famille en 1942, victimes des déportations.
Jean-Marie Matisson, dernier survivant parmi les parties civiles 20 ans après le procès Papon, témoigne... témoignage intégral recueilli par Bruno Ardouin & Pascal Tinon
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Procès fleuve, pour un drame inoubliable
Pendant six mois, Jean-Marie Matisson a suivi l'intégralité du procès. Des minutes qu'il a méticuleusement compilées sur un site Internet puis ensuite réunies en un livre pour retranscrire ce qu'il a vécu, jusqu'à la condamnation de Maurice Papon à 10 ans de réclusion criminelle. Un travail qu'il continue dans les collèges et les lycées où il se rend pour parler des crimes contre l'humanité.