À Périgueux, des bénévoles préparent les plus jeunes à devenir Maîtres-Nageurs-Sauveteurs

Se perfectionner en natation tout en s'initiant progressivement aux gestes du sauvetage : la formation dispensée au centre aquatique de Périgueux peut aider à réduire la pénurie de MNS dans les piscines et sur les plages

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Vous cherchez un job pour l'été ? Si vous êtes Maître Nageur Sauveteur ou que vous avez le brevet national de sécurité et de sauvetage aquatique (BNSSA) en poche, on va vous faire un pont d'or, où que ce soit en France. Et pour cause, les maîtres nageurs et surveillants de baignade sont devenus une denrée aussi rare qu'une pluie au mois d'août. Alors que le baromètre risque cet été encore d'atteindre des sommets et que les populations vont chercher à se rafraîchir en pataugeant, la situation est tendue.

Effectifs à sec

Chaque été, dans les quatre piscines du Grand Périgueux, la population de surveillants de baignade double. Une vingtaine de jeunes saisonniers vient renforcer les 29 titulaires pour assurer, sept jours par semaine, la surveillance des piscines à Marsac, Sorges, Saint-Laurent-sur-Manoire ou à l’Aquacap de Champcevinel. Ils sont 13 à surveiller les lignes d'eau quotidiennement.

Mais peu à peu, le réservoir de surveillants s'assèche, et le recrutement se complique. Un des effets induits de la crise sanitaire. La pénurie frappe les personnels saisonniers dans tous les secteurs (hôtellerie-restauration, tourisme, agriculture), et parallèlement, depuis plusieurs années, les formations au BNSSA sont beaucoup moins nombreuses. Conséquence, les quelques brevetés savent qu'il y a beaucoup plus de postes que de candidats, ils en profitent donc pour choisir les meilleures offres.

Les bénévoles se jettent à l'eau

À Périgueux, ce sont les bénévoles qui ont pris les choses en main. Il y a 4 ans, un CRS sauveteur en mer et un pompier ont eu l'idée de créer Périgord Sauvetage Secourisme aujourd'hui présidé par le Maître Nageur Sauveteur Damien Fournier. Cyril Lambert et Yannick Rivet veulent enseigner le sauvetage à un public le plus large possible avec un seul prérequis, l'assiduité et la motivation. L'association permet ainsi aux jeunes, tous les samedis matin à l'Aquacap de Champcevinel, de pratiquer la natation en y associant une formation aux gestes du sauvetage.

L'objectif : remplir nos piscines en Dordogne et également les plans d'eau de la Dordogne, les étangs, et pour les plus aguerris, aller travailler à l'océan

Cyril Lambert co-fondateur de Périgord Sauvetage Secourisme

Faciliter la formation

L'équipe encadrante est constituée de pompiers, Maîtres Nageurs ou nageurs passionnés qui enseignent les gestes qui sauvent aux jeunes à partir de 12 ans, en même temps qu'ils progressent en natation. Les adolescents se forment en douceur en profitant de l'infrastructure et du matériel adaptés mis à disposition. Arrivés à l'âge légal de 17 ans, les plus motivés pourront plus facilement passer le BSB, le brevet de surveillant de baignade ou le BNSSA: le brevet national de sécurité et de sauvetage aquatique en ayant acquis les bases.

Le reportage aquatique France 3 Périgords - Vanessa Fize & Colyne Rongère

durée de la vidéo : 00h01mn34s
À la piscine du Grand Périgueux, des bénévoles forment des adolescents, potentiellement futurs Maîtres Nageurs Sauveteurs ©France 3 Périgords - Vanessa Fize & Colyne Rongère

La réponse à un déficit structurel ?

Le Covid n'a fait qu'aggraver une pénurie structurelle dénoncée depuis longtemps par le Syndicat National des Maîtres-Nageurs Sauveteurs. Diplôme de plus en plus long, coûteux et complexe à obtenir, responsabilité pénale conséquente et rémunération pas toujours à la hauteur, le nombre de MNS est en baisse constante depuis les années 80. Parallèlement, le nombre de piscines publiques, lui, a augmenté.

Environ 17 000 Maîtres Nageurs Sauveteurs exercent en France, et 12 000 d'entre eux sont déjà employés à plein temps. Il reste donc peu de monde pour répondre à la demande estivale. Chaque année, 5 000 postes de MNS feraient ainsi défaut. Du coup, les horaires d'accès aux piscines payantes des municipalités, hôtels et campings se réduisent, les piscines d'été découvertes peinent à ouvrir à la belle saison, et lorsque aucun surveillant n'a été trouvé, certains bassins doivent même fermer.

Même situation sur les plages du littoral, où les plages horaires de surveillance sont le plus souvent réduites au minimum, les CRS assurant de moins en moins ce rôle.

Lutter contre les noyades

Tout cela alors qu'en même temps, la prévention contre les noyades reste une priorité. Et pour cause, elles ont fait 250 morts en 2021. C'est la première cause de mortalité par accident de la vie courante chez les moins de 25 ans. 

Des dispositions ont été prises, notamment dans les universités pour augmenter le nombre de personnels formés, mais il faudra quelques années avant que les effets soient visibles sur les bassins.

Trouver des solutions

Sur le Grand Périgueux l'an dernier, la situation a incité à prendre des mesures pour éviter la surchauffe. Le Président Jacques Auzou a demandé le soutien de la Préfecture pour pallier ce manque de personnel. Lorsqu'il n'est pas possible de recruter des MNS, une dérogation peut en effet être accordée pour les remplacer par des Surveillants de Baignade. Une solution qui doit rester provisoire et dérogatoire, sous peine de voir tous les MNS de plus en plus remplacés par des surveillants de baignade moins qualifiés, mais aussi moins coûteux. En attendant, face à la pénurie, les Préfectures sont régulièrement sollicitées.

Maîtres-Nageurs, Nageurs Sauveteurs ou Surveillants de baignade ?

Les obligations de surveillance des lieux de baignades ouverts au public et payants (donc des piscines collectives, municipales ou privées) sont définies par l'Article L322-7 du code du sport. Le personnel chargé de la surveillance doit être titulaire d'un diplôme de Maître Nageur Sauveteur. Ces derniers peuvent aussi enseigner la natation. Les simples Nageurs Sauveteurs, eux, ne peuvent pas donner de cours de natation, mais ils peuvent seconder les MNS.

Les Surveillants de Baignade titulaires du BNSSA ont une formation bien plus courte que les MNS, 35 heures seulement, et ils n'ont pas vocation à assurer les mêmes missions. Ils ne peuvent en théorie qu'encadrer des enfants dans des centres de vacances et de loisirs, et ne peuvent assurer la sécurité des piscines que s'ils assistent un Maître Nageur Sauveteur titulaire. Ils ne peuvent exercer cette surveillance seuls qu'à la condition qu'une dérogation préfectorale ait été accordée à l'établissement.

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