À Périgueux les boutiques de CBD ont poussé comme des champignons

7 boutiques ouvertes en deux ans, Périgueux cède à son tour à la vogue de ces produits dérivés du cannabis. Produit tout à fait légal, mais dont le parfum en évoque un autre qui ne l'est pas, le CBD doit sans doute une partie de son succès à ce cousinage sulfureux...

Partout, pour tous les goûts

On a vu la vague des boutiques éphémères de téléphonie mobile, celle des tatoueurs, puis celle des vendeurs de cigarettes électroniques, voici venue celle des revendeurs de CBD. Savons, fleurs, huiles, gélules, tisanes, condiment, e-liquides à vapoter, cosmétiques, vapos et même bonbons ou chewing-gum, le CBD se prépare à toutes les sauces, au gré des préférences du consommateur.

Chanvre avec vue

Périgueux, préfecture peu connue pour sa vie underground et ses lieux de débauche illicites, a vu s'ouvrir 7 de ces officines en deux ans. Preuve que le CBD a quitté sa zone d'ombre sulfureuse pour s'afficher au grand jour et au grand public. Même si ce dernier entre encore dans les boutiques à la sauvette.

Les gens s'intéressent de plus en plus aux produits naturels en général, et au CBD en particulier puisqu'on parle de plus en plus du chanvre. Donc je pense que ça a aidé aussi, toute cette médiatisation autour du CBD, à ce que les gens s'intéressent au sujet et du coup aient envie d'essayer.

Laurie, propriétaire d'une boutique de CBD à Périgueux

Cousin éloigné

Panacée des temps modernes, cet extrait de chanvre promet "de nombreuses propriétés bénéfiques pour l’organisme sans avoir d’effets secondaires importants" et surtout, en toute légalité et sans les effets nocifs liés à son cousin le THC.

Car le THC, lui, c'est le mal. Un psychotrope aussi illégal qu'abondamment consommé, généralement accompagné d'une ou plusieurs feuilles de papier. Modificateur des états de conscience et addictif, il est accusé entre autres de causer des crises d'angoisse, de la paranoïa, des pertes de mémoire et des "bad trips" (mauvais délires). Il reste interdit à la consommation et à la revente. Pour mémoire l’usage de stupéfiant est passible d’une peine d’un an d’emprisonnement et de 3750 € d’amende. Le trafic, lui, est passible d’une peine de 10 ans de prison et d’une amende pouvant aller jusqu’à 7 500 000 €. Enfin, en théorie.

La PanacéeBD ?

Mais revenons-en à notre cannabidiol. Non, le CBD n'est pas un psychotrope stupéfiant, mais ses molécules permettent tout de même d'apporter au consommateur et selon ses adeptes, "une sensation de détente et de bien-être sans faire planer. "  Anti-inflammatoire et anti-migraineux, ce serait aussi un anxyolitique permettant de calmer les angoisses, équilibrer l'appétit, il combattrait les cellules cancéreuses et améliorerait le sommeil. Le rêve, quoi.

Il y a beaucoup de personnes âgées par exemple qui viennent en prendre parce que ça fait un moment qu'ils ont des traitements médicamenteux assez lourds, et ça leur permet en fait d'éviter de prendre beaucoup de médicaments.

Valentine, vendeuse de CBD

À consommer avec modération, comme toujours

Pour autant, puisqu'il est actif, le CBD n'est pas totalement inoffensif. Consommé en grande quantité, il a tendance à s'accumuler dans les tissus gras et nerveux, et notamment dans le cerveau. Il peut aussi interagir avec la consommation de médicaments, entraîner une perte de vigilance et de la somnolence. Il est déconseillé aux femmes enceintes et allaitantes pour son effet sur les cerveaux en formation, et aux personnes sujettes à des troubles cardiaques.

À savoir aussi que le CBD même certifié peut contenir jusqu'à 0,2% de THC. Et qu'il reste un cannabinoïde susceptible de réagir à certains tests. Ce qui fait que dans certains cas (extrêmes), vous pouvez être testés positifs aux stupéfiants plusieurs jours après la prise, sans même avoir vu l'ombre d'une nervure de feuille de cannabis. Bon à savoir, notamment si vous devez prendre le volant.