La caisse d'assurance maladie de Dordogne tire la sonnette d'alarme concernant la désertification médicale dans le département. Et pour cause : les chiffres sont alarmants.
À Bergerac, en Dordogne, on compte un seul médecin pour 1 500 habitants. Un chiffre largement en dessous de la moyenne nationale : un médecin pour 900 habitants.
Malgré l'annonce de la ministre de la Santé Marisol Touraine, ce jeudi 24 à l'Assemblée nationale, d'augmenter le numerus clausus "de 478 places supplémentaires dans 22 facultés, soit une augmentation de 11%" du nombre de médecins formés, la situation reste alarmante en Dordogne. Une annonce qui semble laisser, d'ailleurs, l'Ordre des médecins plutôt sceptique :
La Hausse du #NumerusClausus ne doit pas se faire au détriment des conditions de formation des #etudiants @MarisolTouraine #medecins #Sante
— Ordre des Médecins (@ordre_medecins) 25 novembre 2016
Ce jeudi 24, la caisse d'assurance maladie de Dordogne faisait un point sur la question. Et pour l'organisme, la situation est grave : "Il y a 28 000 assurés sociaux du département qui n'ont pas de médecin traitant déclaré", signale Luc Cadillon, président de la Caisse primaire d'assurance maladie de Dordogne. Il ajoute :
"Aujourd'hui, une consultation à 23 euros, si vous n'avez pas de médecin traitant déclaré, elle vous est remboursée à 6,10 euros donc la charge reste importante pour l'assuré social. Et ce n'est pas concevable".
192 zones concernées à travers la France
Malheureusement, le cas est loin d'être isolé. Selon l'Ordre des médecins, 192 zones sont en danger à travers la France. Et près de 2,5 millions de Français vivraient actuellement dans un désert médical.
La cause principale : l'âge des médecins, et leur manque de remplacement. En effet, 40% d'entre eux ont plus de 60 ans. La commune de Mareuil, près de Périgueux, compte un seul médecin pour un peu plus de 1 000 habitants, et il a, lui aussi, l'âge de la retraite.
Pour la Dordogne, une seule solution : plutôt que de forcer les jeunes médecins à venir s'installer en zone désertée, mettre simplement en place une permanence pour conserver la présence d'un médecin, deux ou trois jours par semaine.