La bourgade de Brantôme, en Dordogne fête, ce 15 juillet, le 400e anniversaire de la mort de son plus illustre fils, l'écrivain et homme de guerre Pierre de Bourdeille, abbé et seigneur de Brantôme, passé à la postérité sous le nom de sa ville natale.
Auteur des "Vies des dames illustres", des "Vies de dames galantes" et des "Vies des hommes illustres et des grands capitaines", Brantôme a été le chroniqueur de la société française de la Renaissance, une société contrastée, empreinte de raffinement mais aussi marquée par la violence. Il a souvent été licencieux, en dépit de son titre d'abbé. Il faut confesser qu'il n'était mais qu'"abbé commendataire", un abbé sans être entré en religion.
Né vers 1538 dans une famille aristocratique, il passe son enfance à la cour de Marguerite d'Angoulême. Rallié ensuite au puissant clan catholique des Guise, il participe en Ecosse à la malheureuse aventure de la Reine Marie-Stuart, éphémère épouse du roi de France François II, lors de sa vaine tentative de prendre possession de son royaume d'Ecosse.
Un homme de guerre
Installé à la cour du roi de France Charles IX, dont il bénéficie des faveurs, il effectue deux voyages en Italie et devient un homme de guerre, participant en 1562 à la 1re Guerre de religion contre les protestants réformés, puis à la 2e et à la 3e. Il combat aussi en Italie et contre les Turcs en Afrique. Son engagement aux côtés des "papistes" contre les "huguenots" ne l'empêche pas d'accueillir en 1569 et à deux reprises à l'abbaye de Brantôme des réformés, dont l'Amiral de Coligny.Mais, à la suite d'une chute de cheval qui le laissera à demi-infirme, il passe les trente dernières années de sa vie à Brantôme et dans son château de Crépin-de-Richemont où se trouve sa tombe.
Un homme de lettres
Il met alors à profit cette immobilité forcée pour se lancer dans une vaste chronique de son temps, tant des moeurs à la cour des Valois, avec comme point fort les dames illustres ou galantes, parfois les mêmes, qui se pressaient autour de la reine Catherine de Médicis, que les hommes de guerre français et étrangers.Ami du poète Pierre de Ronsard, il écrit dans un style mordant et vif une oeuvre volumineuse qui ne sera publiée qu'après sa mort en 1655.
Les festivités du 400e anniversaire de sa mort se poursuivent à Brantôme et dans la région jusqu'au 5 octobre, avec des représentations théâtrales, des rencontres universitaires et des visites des lieux où il a vécu.