C'est devenu le meilleur spécialiste français du genre : Jean-Georges Marcillaud dessine les pierres préhistoriques et autres silex comme personne. En Périgord, l'enfant ramassait déjà de précieux cailloux aux Eyzies.
Tel un ermite entouré de vitrines pleines de cailloux préhistoriques, Jean-Georges Marcillaud est à 68 ans l'un des derniers spécialistes du dessin archéologique.
Seul dans la grande salle dédiée à la préhistoire, avant l'ouverture du MAAP ( Musée d'art et d'archéologie de Périgueux ), ou entouré de visiteurs surpris de le voir là, l'homme ne perd rien de sa concentration. Silex en main ou posé sur sa table, crayons, gomme, plumes, encre, pied à coulisse, loupe : tout l'attirail du parfait dessinateur pour l'aider à réaliser contours, parties creuses, aspérités des silex.
Les scientifiques en ont besoin comme en témoigne Jean-Pierre Chadelle, archéologue du département, ami du dessinateur.
Le détail d'un dessin est plus précis qu'une photographie.
Jeunesse et Silex aux Eyzies
Enfant en Périgord où il est né, en pleine nature sur les bords de la Vézère, il fait comme son père : rapporter, de la moindre balade, le maximum de pierres taillées issues des gisements et autres grottes des environs des Eyzies de Tayac, qu'il connaît par coeur. Il évoque ses souvenirs :
Dès l'adolescence, à la boutique de mon père, je m'amusais à dessiner les silex découverts. C'est devenu une passion.
Pour les scientifiques, une aubaine. Précision du trait, souci du détail millimétré, ses reproductions servent la science, sont exposées en cours, lors de conférences, puis en galerie d'art, comme des tableaux de peintre.
Ses dessins font des heureux dans les universités. Les passionnés de (très) vieilles pierres, celles datant de l'homme de Néanderthal - Homo neanderthalensis sur le continent européen, qu’il a occupé entre - 400 000 ans et - 40 000 ans, mettent en lumière les oeuvres de Jean-Georges dans leurs travaux et autres thèses.