Halte prisée des navigateurs depuis l'Antiquité, la baie de Villefranche-sur-Mer (Alpes-Maritimes) abrite en son fond de nombreux trésors. Vaisselle, lampes à huile, pichets... Les plongeurs du club Anao remontent à la surface de nombreux témoignages du passé, destinés à être montrés au public.
Tout près de Nice, le calme règne sur la rade de Villefranche-sur-Mer en ce matin du mois de novembre. Profitant du peu d'affluence et de la température de l'eau encore douce, une poignée de plongeurs s'aventure en canot à quelques minutes de la plage. Leur objectif : réaliser des fouilles archéologiques. "C'est une zone très riche," glisse Denis Larroque, l'un de ces courageux en combinaison.
Les membres de l'association Anao ont à peine mis la tête sous l'eau qu'un de ses membres remonte déjà son filet. "Ça, c'est une pièce du XVIIe siècle fabriquée à Pise. C'est une très belle vaisselle au niveau de la qualité, constate Éric Dulière, le président d'Anao. Ici, on a de la chance : comme on travaille dans la vase, les objets en sortent comme à leur premier jour de fabrication. On arrive même parfois à retrouver les empreintes des potiers dessus !"
Une halte prisée des navigateurs
Bien abritée des vents d'Est, la rade de Villefranche offre une halte aux navigateurs depuis l'Antiquité. Coulés ou jetés par dessus bord, les vestiges de leurs passages tapissent encore ses fonds.
"On trouve des pièces entières, de la vaisselle et du mobilier entier. Il faut quand même un œil averti et surtout les autorisations d'État pour pouvoir fouiller le Palais de la Marine."
Le Palais de la Marine, c'est le nom de cette zone que cette association passe au peigne fin depuis dix ans maintenant. Le lieu de chaque trouvaille est balisé, chaque objet dessalé, photographié, inventorié et modélisé. "Je m'émerveille par la qualité des découvertes qu'on peut avoir. Et c'est surtout le fait de révéler au public un témoignage historique de la richesse de la baie de Villefranche. Personne ne peut penser qu'il y ait autant de choses au fond de l'eau, surtout des choses en bon état comme ça."
Fin novembre, les plongeurs devraient y voir un peu plus clair : ils attendent un coup de mer qui balaierait les sédiments, pour qu'au fond, l'Histoire refasse surface.