C'est le deuxième restaurant étoilé à fermer ses portes en quelques semaines dans le Périgord. Acculé par la crise, Adrien Soro rend son tablier. Le jeune chef ne dégageait plus assez de bénéfices pour continuer.
Il avait ouvert son restaurant en mars 2019. Un domaine en plein Périgord noir. Adrien Soro a 27 ans et tout l'avenir devant lui. La suite logique d'une carrière brillamment entamée. Une formation au lycée hôtelier de Souillac dans le Lot qu'il poursuit aux côtés de Joël Robuchon. Il prend la tête d'une brigade d'un hôtel 4 étoiles et d'un restaurant étoilé pendant six ans avant de réaliser son rêve, ouvrir son propre restaurant.
L'aventure aura duré quatre ans.
Si je compte tout ce que je me suis réglé, tout absolument tout depuis que j'ai ouvert, je me suis payé 352 euros par mois. Voilà, c'est ça la réalité !
Adrien Soro, chef étoilé
Passionné, Adrien dort peu, travaille beaucoup. Un investissement récompensé par une première étoile au guide Michelin, un an seulement après l'ouverture du domaine de la Meynardie. Notre équipe de France 3 Périgords l'avait alors rencontré. Adrien se souvient.
A ce moment-là, je n'étais pas conscient que j'étais déjà mort. J'ai cru que si tu voulais faire quelque chose de bien et de beau tu pouvais...Tu pouvais être soutenu alors que ce n'est pas du tout le cas.
Le domaine de la Meynardie est le deuxième restaurant étoilé à fermer ses portes en Dordogne. Le parfum de la gourmandise à Périgueux avait du lui-aussi mettre la clé sous la porte.
Jean-Luc Bousquet, Président de l'UMIH Dordogne est pessimiste.
Ce sont des gens qui sont censés représenter le haut de la profession. Quand on coupe la tête d'une profession, ça veut dire que la base n'est pas mieux. Je souhaite qu'il y en ait le moins possible. Mais j'ai peur que les mois qui arrivent il y ait quelques restaurants en difficultés.
Jean-Luc Bousquet Président de l'UMIH Dordogne
Car les restaurateurs doivent faire face à une crise sans précédent : pénurie de main d'œuvre, explosion de la facture d'énergie, prêt garanti par l'Etat à rembourser, 2023 s'annonce sombre pour la profession.