Depuis novembre, Claudine Le Barbier, ancienne maire de Belvés et élue en Dordogne, a rejoint l'association nationale des Citoyens Contre les Déserts Médicaux. Sensibilisée à la question lors de ses divers mandats, elle expose aujourd'hui les solutions proposées par l'association pour lutter contre la désertification.
Avec la crise sanitaire, les déserts médicaux gagnent du terrain et se renforcent dans les zones rurales déjà impactées. C’est le cas à Belvès, en Dordogne. Pour les 4 300 habitants de la commune et ses alentours, un seul médecin généraliste.
Pour ne plus faire face à ce genre de problématique, Claudine Le Barbier, maire de Belvès de 1996 à 2004, a rejoint l’association de Citoyens Contre les Déserts Médicaux, en novembre 2021. « C’est un sujet que j’avais beaucoup travaillé pendant mes mandats de maire, conseillère départementale et régionale, bien évidemment, je me suis ré-intéressée au sujet de façon à faire avancer les choses et à porter la voix des patients en Dordogne auprès de cette association », confie-t-elle.
La Dordogne fait partie des départements français les plus impactés par la désertification médicale. Elle compte moins de 8 généralistes pour 10 000 habitants. Au niveau national, c'est 12 fois plus de médecins pour le même nombre d'habitants.
Association de Citoyens Contre les Déserts Médicaux
Créée en 2016, en Mayenne, l'association de Citoyens Contre les Déserts Médicaux tente de trouver des solutions pour repeupler les zones rurales en médecins généralistes et spécialisés, « les actions que l’on mène visent à faire pression sur le gouvernement quel qu’il soit pour qu’il prenne des mesures urgentes ». Les mesures encouragées par l’association sont « budgétairement neutres » et permettraient de faire valoir les droits de tous les patients.
Au total, trois demandes sont faites au gouvernement :
- « Un conventionnement sélectif pour ne plus conventionner à nouveau les personnes qui s’installent en zones sur-dotées comme partout sur le littoral français. ».
- « Demander aux étudiants qui terminent leurs études en médecine d’aller exercer temporairement dans les zones sous-dotées, au moins pendant une période transitoire les gens aient des personnes en face d’eux pour se soigner. ».
- « La limitation du temps de remplacement, car aujourd’hui des médecins remplacement toute leur vie sans jamais être re-certifiés. Il peut être limité à 5 ans, par exemple.»
Claudine Le Barbier a déjà convaincu une cinquantaine de Périgourdins de la rejoindre, une vingtaine de personnes devrait rejoindre le groupe prochainement.
Depuis des années, plusieurs actions locales sont menées pour lutter contre la désertification médicale. En octobre 2021, un autre élu, le député MoDem Jean-Pierre Cubertafon, a rendu un rapport de 70 pages pour convaincre le gouvernement de mieux rémunérer les médecins en zones rurales.
Dans les prochains mois, une jeune médecin généraliste originaire de la région devrait installer son cabinet sur la commune de Belvès et ainsi permettre aux habitants un accès aux soins moins restreint.
Aujourd’hui, les déserts médicaux impactent entre 8 et 10 millions de Français.