Dordogne : le village où la moitié des véhicules roule en excès de vitesse

À Annesse-et-Beaulieu, petit village près de Périgueux, les excès de vitesse excèdent les habitants. Aux sorties du village plus de la moitié des véhicules ne respectent pas les limitations, et pour certains dans les grandes largeurs.

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Un billard. La D3, une grande ligne droite à l'entrée du village, avec vue dégagée. Le rêve des conducteurs pressés d'arriver au travail ou d'en repartir, l'occasion de gagner quelques minutes sur le trajet quotidien.

52% des véhicules en infraction

Une étude a été faite au mois de septembre par le Département portant sur plus de 28 700 véhicules. À quelques mètres seulement du village, plus de la moitié d'entre eux sont au-dessus de la limite autorisée. Pire, 600 automobilistes étaient en grande infraction, et plus de 100 ont allègrement dépassé les 130 km/h. Pour une limitation à 70 km/h.

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Philippe Perperot, maire d'Annesse-et-Beaulieu constate impuissant les excès de vitesse sur sa commune, dont certains dépassent franchement les bornes ©France télévisions

Grands excès de vitesse

Une véritable mine d'or pour la gendarmerie. Lors d'un contrôle au début du mois, ils ont relevé 13 excès de vitesse en deux heures, dont un à 150 km/h. Le maire Philippe Perperot se désespère. D'autant que l'autre sortie du village présente les mêmes caractéristiques, et que les infractions se multiplient.

On est dans une grande ligne droite en sortie de bourg. Pourtant on est à peine à une centaine de mètre de la sortie de bourg à 50 km/h, et cette ligne droite elle invite à la vitesse, forcément.

Philippe Perperot, maire d'Annesse-et-Beaulieu

Récemment, les gros excès de vitesse ont encore augmenté, au point que le département a alerté la mairie. Voitures et poids-lourds ignorent totalement les nombreux panneaux 70 qui émaillent la ligne droite. Au grand dam des riverains comme Vincent, qui ne sort en famille et à pied qu'avec la plus grande crainte

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Vincent Jardon, habitant d'Annesse et Beaulieu, ne se sent pas en sécurité sur l'axe qui traverse la commune ©France télévisions

Des solutions, y'en a pas de miraculeuses, mais il y en a. Là, on a demandé des contrôles de gendarmerie parce que c'est la solution la plus immédiate et qui fait réfléchir les gens. Et quand ça dure pendant un certain temps les gens ont pris l'habitude que ce secteur soit contrôlé, donc ils vont moins vite. Ça c'est une des solutions, l'autre serait de progressivement mieux signaler, mieux aménager certains secteurs, certaines sorties pour qu'elles soient plus sécurisées

Philippe Perperot, maire d'Annesse-et-Beaulieu

Déplacer le problème ?

Et Philippe Perperot de constater que ses homologues des communes alentour ont fait les aménagement en question. Ce qui a eu pour conséquence de rabattre le trafic sur son secteur. Le problème résolu par des aménagements à Marsac-sur-L'Isle l'ont un peu déplacé sur Annesse-et-Beaulieu.

Le prix de la sécurité

Sans compter que sur des routes de cette importance, les aménagements aux normes ont un coût conséquent. Un ralentisseur coûte entre 25  et 40 000 €uros, et ils ne peuvent de toute façon pas être installés sur de telles lignes droites. Restent les panneaux pédagogiques, à charge aussi pour la commune à raison de 500 à 1500 €uros pour un effet assez aléatoire. Un clignotant au passage piéton a déjà été installé, et un radar "pédagogique" est envisagé. En attendant le maire et ses administrés espèrent chaque jour que le pire sera évité.

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