Les ordures font décidément l'objet de bien des attentions. Après la fin du ramassage et l'obligation de porter ses poubelles dans les containers enterrés à Périgueux, les administrés de Dordogne vont bientôt devoir payer leurs déchets selon leur volume. Raison affichée : la réduction des quantités
Ce n'est pas pour tout de suite, mais pour 2021.
Les collectivités ou syndicats doivent décider avant le 15 octobre 2018 s'ils veulent adopter le système de "Redevance Incitative" proposé par le Syndicat Mixte Départemental des Déchets de la Dordogne (SMD3). Une taxe perçue par l'Etat qui remplacera dans trois ans la taxe d'enlèvement des ordures ménagères (actuellement liée aux impôts fonciers si vous êtes propriétaire ou incluse dans vos charges si vous êtes locataire).
Trois ans pendant lesquels il va falloir apprendre à adopter une "éco-attitude" ou bien apprendre à économiser pour payer l'élimination de vos déchets.
L'objectif affiché de la Redevance Incitative est de pousser les administrés à réduire leur volume de déchet en frappant au porte-feuille. Une des options possibles pour se mettre en conformité avec la loi de transition énergétique. Une loi qui poursuit le même objectif avec les mêmes moyens, en taxant plus fortement les activités polluantes. Et parmi ces activités polluantes, il y a l'enfouissement des déchets dont le coût va quadrupler d'ici 2025 pour atteindre 65€ / tonne. Plus coûteux que l'incinération (qui passera de 3 à 15 € / tonne), mais la Dordogne ne possède pas d'incinérateur.
Du coup, le SMD3 estime que si rien n'est fait, il devra supporter (et surtout faire supporter aux foyers) une hausse d'environ 17 millions supplémentaires sur la période 2019–2025 et de 6 millions par an à partir de 2025. Une pilule qui ne passerait sans doute pas facilement auprès des 200 000 habitations du département.
Les déchets qui feront l'objet de ce comptage sont uniquement les non-recyclables. C'est à dire les sacs noirs par opposition aux sacs jaunes contenant les déchets recyclables. Ces déchets représentent actuellement 120 000 tonnes. Le SMD3 espère une réduction de moitié de ces quantités.
Il s'agit d'inciter le consommateur que nous sommes à trier d'avantage dans les sacs jaunes, à apporter lui-même ses déchets les plus encombrants en déchetterie et enfin à mettre au compost tout ce qui peut se dégrader facilement de cette manière.
La méthode sera étudiée à partir de l'an prochain. Elle devrait passer par un état des lieux, un pointage des déchets actuellement produits dans le département, puis par la mise en place de système de comptage par puces dans des containers individuels ou des badges personnalisés pour pouvoir accéder à des containers fermés.
Attention, seront comptabilisés les volumes, et non pas les poids. La gestion des poids poserait trop de contraintes techniques. C'est à dire que vous aurez intérêt à remplir par exemple le container pour lequel vous paierez déjà un forfait, plutôt que de multiplier des petits sacs pour lequel un container vous sera à chaque fois facturé.
Suivra, l'année suivante, une "facture à blanc" qui permettra à chacun de se rendre compte de sa production personnelle avant une facture réelle en 2021.