Une population de plus en plus âgée, de moins en moins de naissances et moins d'arrivées extérieures, avec un peu plus de 413 400 habitants, la Dordogne continue de perdre de la population. Une situation très contrastée selon les territoires.
Avec près de 6 Millions d'habitants, soit 9% de la population française, la Nouvelle-Aquitaine est la quatrième région la plus peuplée de France. On y trouve pourtant des territoires tranquilles où la place ne manque pas, la Dordogne, comme la Creuse ou la Corrèze, en font partie.
La Dordogne 22 fois moins peuplée que l'Île-de-France
Sur la base de ses recensements confirmés de 2018 l'INSEE établit la densité de population en Dordogne à 45,7 habitants au km2, contre 71 en Nouvelle Aquitaine (et 1020 en Île-de-France !). Une situation néanmoins inégale.
L'exode rural a la peau dure
Dans ces départements ruraux de la Région, éloignés du bord de mer, des grands centres urbains, de leurs services, leurs commerces, leurs établissements de santé et leurs infrastructures, les jeunes actifs partent chercher une vie plus confortable dans les grandes villes. Et ils emmènent avec eux conjoints et enfants. Le territoire s'appauvrit, les commerces et les services ferment, la population vieillit. Phénomène dévastateur du paysage français des années 60 jamais maîtrisé par les politiques publiques depuis, l'exode rural continue à sévir au 21ème siècle.
Le solde migratoire compensait le vieillissement... avant
En Dordogne, cette fuite de la jeunesse, la baisse de la natalité et le vieillissement de la population locale ont longtemps été compensés par l'arrivée d'une population extérieure. Entre 2008 et 2013, le département a ainsi progressé de 0,4% chaque année. La qualité de vie périgourdine semble néanmoins avoir perdu de son attrait, car depuis la population du département s'érode de 0,2 % en moyenne. En Nouvelle Aquitaine, seule la Creuse perd proportionnellement plus de population.
Peu de naissances
De plus, les nouveaux installés sont souvent des retraités, dont l'âge ne fait pas remonter la moyenne de la population locale. En 2019, on comptait ainsi 2972 naissances contre 5 578 décès, et la pyramide des âges prouve que le phénomène ne risque pas de s'arrêter demain.
Des extrêmes dans les (très) petites communes
Comme toujours, ces moyennes sont confirmées ou contredites par les situations locales. Avec très peu d'habitants, les petites communes ont tout de suite des pourcentages étonnants. Ainsi, entre 2013 et 2018, le village de Biron à la pointe sud du département a battu un "record", en passant de 188 à 147 habitants, soit une perte moyenne de près de 5% par an. Alors que dans le même temps à 10 km de là, Saint-Cassien a progressé de 8,8% en passant de 12 à 35 habitants !
Situation contrastée dans les villes
En revanche, les chiffres sont plus parlants pour les communes plus peuplées comme Hautefort, en Périgord Noir, qui a perdu près de 200 habitants en une dizaine d'années. Il y avait 1 120 habitants en 2006 contre 928 en 2017. La préfecture Périgueux semble aussi bénéficier, à son échelle, d'un "exode rural". Après une "dégringolade" de la population en 2008 (29 080 habitants), la ville a connu une progression moyenne de 3,37 % en 10 ans. + 980 habitants. En 2018, elle dépasse les 30 000 habitants. Et c'est sans compter sur les communes environnantes qui ont littéralement explosées. Sur cette même période, à elles seules Boulazac, Chancelade, Coulounieix-Chamier, Trélissac et Marsac-sur-l'Isle ont enrichi le Grand Périgueux de 27 018 habitants supplémentaires !
Ces 27 000 banlieusards supplémentaires à Périgueux sont désormais plus nombreux que la population totale de Bergerac. En 10 ans, la ville de Cyrano a perdu 732 habitants pour recenser 26 823 âmes en 2018. Même phénomène sur la période pour Sarlat, qui passe de 9 331 habitants à 8 793, soit une perte de population de 6% en moyenne.