Sébastien Aniballe a 39 ans, il est originaire du Var et a trouvé sa vocation d’artisan d’art, il y a seulement trois ans. Il s’est installé en Dordogne en septembre 2022, après avoir eu un coup de cœur pour Saint-Amand-de-Coly.
Derrière la forge, une silhouette filiforme se dresse. Lunettes protectrices sur le visage, ses gants de protection ayant déjà côtoyé le feu de près, Sébastien Aniballe saisit avec assurance le métal en fusion. Pour le moment épaisse de près de deux centimètres, à force de coups de marteau, la matière ne fera bientôt plus que deux millimètres d’épaisseur.
Prochaine étape pour le coutelier forgeron, l’émouture de la lame, soit la création du tranchant, suivie de son polissage.
De cinq à trente heures de travail
Selon le métal utilisé, le temps passé sur le couteau peut tripler. L’acier simple, pour un couteau de cuisine classique, peut prendre cinq à six heures de fabrication, quand un couteau damassé prend en général plus de 20 heures.
"Le damassé est un mélange de nickel et de carbone, que l'on travaille comme en cuisine avec une pâte feuilletée : on multiplie les couches. Sauf que là, elles sont faites de métal. On peut monter jusqu’à 300 couches de métal superposées", explique Sébastien Aniballe.
L’artisan n’envisageait pas la coutellerie sans le travail de forge en parallèle.