Leur conception proche de la cabane en rondin canadienne ou de l'isba russe sont les témoins d'un passé architectural inédit dans la région

Il n'en reste moins d'une centaine, disséminée en grande partie en Lot-et-Garonne dans le Haut-Agenais, et pour quelques-unes dans le sud de la Dordogne. Leur méthode de construction était aussi rustique qu'efficace.

Avec d'énormes arbres abattus sur place, on débite des poutres ou des madriers sur lesquels on réalise une entaille d'un tiers de l'épaisseur. Ces pièces permettent de réaliser des parois à angle droit en encastrant chaque tronc sur le précédent. L'ensemble posé sur un soubassement en pierres, maçonnées ou pas, aboutit à un bâti très stable et résistant.

Témoins séculaires

Les exemplaires qui subsistent aujourd'hui ont été capables d'affronter les siècles et sont devenus des pièces de patrimoine protégées. D'autant plus que leur style architectural est en complète rupture avec les maisons de pierre traditionnelles locales. 

Maisons forestières

À l'origine, cette technique a été développée dans les pays forestiers où elle se retrouve plus fréquemment. L'une des hypothèse de leur présence dans la région, est l'arrivée de colons venus de terres forestières pour repeupler la région alors en crise démographique. Une période de grand froid, une chute des récolte entraînant une disette, la guerre de Cent Ans et des épidémies successives de peste ont dépeuplé les campagnes du Périgord où les forêts et les friches envahissent les champs. À partir de 1455, les nobles féodaux décident de repeupler ces terres en encourageant des migrants à s'installer en échange de terres et d'avantages divers. Ils viendront du Massif Central, du Limousin, d'Auvergne ou de Rouergue et travailleront comme brassiers, des commis de champs, construisant des "maisons brassières" avec les arbres locaux, selon la méthode qu'ils connaissaient. On parle là de la fin du XVè siècle.

Maisons fortes

Mais une autre hypothèse explique qu'il pourrait s'agir là de maisons fortes. Plus coûteuses et compliquées à bâtir que des maisons à colombage, elles sont aussi bien plus résistantes en cas d'assaut. Ce qui expliquerait leurs ouvertures exiguës. Elles auraient pu être bâties par des réfugiés vaudois fuyant les persécutions de François 1er en Dauphiné.

Aux 4 coins du monde

En général, les historiens datent ces constructions d'une période allant du XIV è au XVII è siècle, avec une majorité d'entre elles bâties sur cette dernière période, entre 1600 et 1630. Cette méthode de construction se retrouve aussi bien dans certains chalets de montagne italiens que dans les Isba russes ou les chalets canadiens.

Patrimoine sauvé

À partir des années 70, on découvre l'intérêt patrimonial de ces maisons à empilages. Certaines, comme celle de Mazières-Naresse en Lot-et-Garonne, ont même été classées au monuments historiques. Au fil du temps, les propriétaires de ces maisons à empilage ont compris qu'ils détenaient des témoins historiques exceptionnels et ont décidé de les conserver. De quoi leur garantir quelques siècles d'existence supplémentaires

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