Cinq salariés de l'entreprise MEM ne touchent plus leurs salaires depuis plusieurs mois. Leur patron nie même leur existence et ne paye plus leurs cotisations. Leur sort est entre les mains du tribunal d'instance.
C'est une histoire incroyable. Celle de cinq anciens délégués du personnel élus CGT, bannis de l'entreprise Mécanique et Engrenage Moderne (leader français du matériel de scierie) il y a deux ans, juste après la reprise de la société. Protégés par le code du travail en raison de leur mandat syndical, ils ne peuvent pas être licenciés. Pour se "débarrasser d'eux", leur patron tente de prouver leur inexistence au sein de la société en supprimant leurs postes de travail. Cette suppression a été validée par le tribunal de commerce en juin dernier en l'absence des principaux concernés.
Pas de salaires et pas d'Assedic
Depuis 9 mois, ils ne sont plus payés et une guerre des nerfs s'est installée entre eux et leur patron.
Les cinq salariés ont réussi un temps à obtenir leurs salaires par voie de référés devant les prud'hommes.
Aujourd'hui, non seulement, ils ne perçoivent plus leurs salaires mais leur situation administrative ( ils sont toujours salariés) ne leur permet pas de toucher des Assedic...
Une situation très difficile à vivre
Ce matin, ils ont été reçus par les services sociaux du conseil général de la Dordogne. Des formulaires d'inscription pour le RSA leur ont été remis. Une maigre compensation pour leur permettre de manger et se soigner.
Cette après-midi, ils devaient se rendre au tribunal des prud'hommes car leur patron a demandé le remboursement des salaires non versés...
Sur ce point les juges ne sont pas d'accord. L'affaire doit être tranchée par le tribunal d'instance de Périgueux dans un délai de trois mois.
Reportage de Clémence Rouher et Pascal Tinon qui ont rencontré les salariés.