Le Rugby Cochon a sa coupe du monde, elle vient de se dérouler dans le petit village périgourdin de Coux-et-Bigaroque.
On connaissait le Beach Rugby, voici le Boue Rugby. Le Rugby Cochon, c'est la variante boueuse de ce sport de voyou pratiqué par des gentlemen avec un ballon déformé. Les règles, faute d'être propres, sont simples : Le Rugby-Cochon se joue à tout âge, sans touche ni mêlée, à 5 contre 5 pendant 10 minutes sur un terrain de 20 x 40 m couvert de 30 cm de boue. Une joueuse par équipe doit systématiquement être sur le terrain, et son essai compte double, histoire de ne pas reproduire le modèle sexiste qui a longtemps exclu ces dames des terrains de rugby traditionnels. L'arbitrage est impérativement aléatoire.
Terrain glissant
À partir de là, tous les coups, ou presque, sont permis pour marquer un essai. Enfin, pour essayer de marquer un essai, parce qu'en pataugeant, c'est beaucoup plus facile à dire qu'à faire. Malgré les louables efforts de parité cités ci-dessus, l'édition 2023 de cette coupe du monde a encore réuni une proportion désespérante d'hommes par rapport aux femmes. Les préjugés ont la vie dure.
Coupe interplanétaire
Ce qui n'a pas empêché les organisateurs, les "Croquants du Périgord noir" de se réjouir du succès de leur deuxième édition mondiale. Enfin, mondiale... Pour être tout à fait honnête, comme ils le disent eux-mêmes, "30 nationalités n'étaient pas représentées". Ce qui ne veut pas dire qu'il n'y avait pas un ou deux étrangers par-ci-par-là, infiltré dans des équipes majoritairement locales. Difficile à dire sous 5 cm de boue.
On a été victimes de notre succès parce qu'on a été obligés d'arrêter nos inscriptions au 10 juin. Il y a 32 équipes aujourd'hui, 32 équipes de 5 personnes, ce qui est phénoménal !
Pierre Avezou, des Croquants du Périgord Noir
Gamelles à la pelle
Bref, du beau monde et de belles gamelles (500 minimum garanties par les organisateurs) grâce à un ingénieux canon à eau agricole aspergeant le terrain préalablement labouré à de multiples reprises. Pas très écoresponsable par ces temps de sécheresse, mais l'eau a tout de même profité aux champs de maïs avoisinants après avoir rafraîchi les joueurs, et il s'en est toujours moins consommé que pour arroser à l'année une pelouse de rugby traditionnelle.