Depuis décembre dernier, à Savignac-de-Miremont, ce site particulièrement riche en vestiges de l'époque néandertalienne permet au public d'approcher d'un peu plus près la culture de nos ancêtres
La Ferrassie, à Savignac-de-Miremont près du Bugue, fait partie des sites préhistoriques et grottes ornées de la vallée de la Vézère, mais ce n'est pas le plus spectaculaire de tous. Il est surtout destiné aux curieux décidés à enrichir leurs connaissances sur nos ancêtres. Ouvert au public depuis le mois de décembre dernier, c'était jusqu'alors un site réservé aux chercheurs. Sur place, pas de longue déambulation dans des cavernes ornées, les visiteurs auront plutôt droit à 1 h 30 d'explications documentées sur ce qui a été découvert sur place, agrémentées de photos et reproductions.
Néandertal était ici
À la Ferrassie, on trouve trois emplacements : une grotte, un petit abri et le grand abri de la Ferrassie, le plus important. Le site, classé monument historique, a été fouillé depuis 1896. Sa richesse consiste en des vestiges qui y ont été retrouvés, attestant de la présence prolongée de l'homme sur place. Principal attrait, les restes de 8 individus dans 7 sépultures du Châtelperronien (entre 45 000 et 38 000 ans avant notre ère) sur une période charnière entre les Néandertaliens et Homo sapiens.
Précieuses sépultures
Ces restes ont été exhumés entre 1909 et 1969. Chronologiquement, on a retrouvé un homme adulte d'une quarantaine d'années, une femme de 25-35 ans, un enfant d'une dizaine d'années dans une fosse, un nouveau-né de moins d'un mois et un fœtus parvenu à terme dans une même fosse, un fœtus de 7 mois, accompagné de deux racloirs et d'une pointe, un enfant de 3 à 5 ans, sous une dalle calcaire et enfin un enfant de 2 ans, près de la paroi de l'abri. Sept sépultures néandertaliennes, donc, sur seulement 44 qui ont été identifiées dans le monde.
Enrichir l'histoire de l'Homme
Des traces de présence encore plus anciennes sous forme d'outils en silex et en os et d'ossements, essentiellement de rennes, ont également été retrouvés. La plus ancienne daterait de 90 000 ans. Ces découvertes successives ont permis de mieux comprendre le Paléolithique supérieur et les pratiques funéraires néandertaliennes.