Aller à la rencontre de l'autre pedibus jambus, ou plutôt Fraternibus ! Cette drôle de camionnette n'est pas vraiment un camping-car, c'est plutôt un véhicule de contact, instrument de premier secours indispensable pour lutter contre l'isolement en cette période de distance sociale forcée.
Depuis le mois de décembre, on croise ses couleurs pimpantes sur les routes de Dordogne. Le Fraternibus n'est pas à proprement parler une nouveauté. Depuis trois ans déjà, il parcourait les petits villages de l'Eure, s'installant sur les marchés, les places de village, déployant ses chaises et offrant le café à tous les isolés en recherche de conseils, ou de compagnie tout simplement.
Un bus tout-terrains
Initiative heureuse reproduite à l'identique dans les campagnes de Dordogne désertées par les services publics, les commerces et même désormais, contexte oblige, les bars et restaurants. 5 à 6 fois par semaine, les bénévoles du secours catholique de Montignac et du Buisson-de-Cadouin, accompagnés par un jeune en service civique, stationnent leur Fraternibus dans les petits villages du département, aux heures de passage.
On sort alors l'auvent, la table de camping et les chaises pliantes, on branche la machine à café, et le petit bus transformé en terrasse éphémère offre des petits moments de fraternité à savourer avec son café. Un véritable outil de lien social sur roues.
Autrefois, il n'y a pas si longtemps, on mourait de faim. Maintenant ce n'est plus ça, on meurt de solitude !
Ni tourisme ni prosélytisme, une automobile, pas un évangile
Pas de prosélytisme assure le Secours Catholique, mais de l'écoute au profit des personnes seules ou en difficulté. Au volant et sur les stands, des bénévoles qui ne sont pas là pour faire du tourisme. Car en plus de la convivialité et du café, ils offrent aussi des conseils. Sans proposer d'aide directe, ils écoutent les problématiques, les besoins, les envies, les projets, ils expliquent quelles démarches effectuer pour sortir d'une impasse, dirigent vers les travailleurs sociaux, les partenaires de terrain, les habitants ou les services qui peuvent aider.
Peut-être aussi qu'ils attendent aussi de nous de voir que leur parole compte, et qu'elle a du poids dans les futurs projets qu'on pourrait mener ensemble
Si tu ne vas pas vers le Secours Catholique, le Secours Catholique viendra à toi
Cette approche se destine aussi bien à ceux qui n'ont pas d'interlocuteurs sur place, qu'à ceux qui n'osent pas aller demander de l'aide. Une mobilité inversée moins formelle qu'un rendez-vous avec une assistante sociale. Les "visités" sont aussi bien des personnes en précarité pécuniaire, sociale, sanitaire ou morale, que de simples curieux avides d'échange. Nécessaire, surtout en cette période où la solitude imposée s'ajoute à l'ordinaire.
En savoir plus sur le site du Secours Populaire Périgord Agenais