Les agriculteurs de Dordogne font du foin dans les supermarchés à quelques jours du Salon de l'Agriculture pour ne pas "finir sur la paille"

Les Jeunes Agriculteurs et la FDSEA de Dordogne veulent peser sur les négociations de la loi EGAlim 2. Ils montrent les muscles aux distributeurs et alertent les consommateurs sur les pratiques commerciales mortifères

"Ce produit met en péril notre agriculture française" : voici le genre de panonceau que les agriculteurs aimeraient accoler sur tous les produits d'importation ou sous-payés aux producteurs français que la grande distribution brade pour attirer sa clientèle.

Fond de l'inquiétude des agriculteurs, la loi du 18 octobre 2021 dite "EGAlim 2". La dernière mouture d'une série de texte entamée en 2018 pour "tenter de rééquilibrer les rapports de force entre les différents acteurs de la production et de la vente alimentaire".

Une tentative de réguler le marché

Depuis 2018, l'idée du législateur et des pouvoirs publics est d'assurer des revenus plus équitables aux producteurs agricoles en réglementant un marché trop concurrentiel devenu mortifère pour les exploitants, face à la pression de la distribution et la concurrence étrangère.

Producteurs, fournisseurs et distributeurs de produits agricoles et de l’agroalimentaire  devaient ainsi évoluer vers un cadre moins sauvage où l'on aurait endigué les offres promotionnelles et les prix abusivement bas, les seuils de revente à perte et sanctionné davantage les pratiques commerciales déloyales. Ça, c'était la théorie.

Egalim 1, la loi qui a creusé l'inégalité ?

Mais en mars dernier, le rapport Papin remis au Ministre de l'Agriculture pointait l'échec de cette première mouture d'Egalim, soupçonnée même d'avoir aggravé la situation. D'où la version Egalim 2 qui est censée s'attaquer aux rapports entre les acteurs, les conventions de ventes directes entre producteurs et les premiers acheteurs, celles entre fournisseurs et distributeurs, et les conventions marque de distributeurs. 

Peser dans la balance d'Egalim 2

Les négociations sont actuellement en cours, leur issue pèsera directement sur le revenu des agriculteurs. Au moment où les charges augmentent à tout va, à commencer par celle de l'énergie, les producteurs accusent les distributeurs de "regarder ailleurs". Et pour les forcer à regarder devant leur porte, ils s'invitent dans les rayons à quelques jours du Salon de l'Agriculture (du 26 février au 6 mars).

Ils étaient une trentaine à l'appel de la FDSEA et des Jeunes agriculteurs 24 à avoir participé à l'opération menée ce mercredi 23 février au Leclerc de Bergerac puis au centres commercial Leclerc-la Feuilleraie de Périgueux. Objectif mettre en évidence d'éventuels prix trop bas du beurre, du lait, de la viande.

La politique du "toujours moins cher" dans le collimateur

Pour Fabien Joffre, le président de la FDSEA de Dordogne, l'objectif c'est de voir comment s'approvisionnent les grandes surfaces. En gros, s'il y a des produits étrangers, si les produits français quand il y en a sont locaux, et mieux, si ils sont affichés à un prix qui permet la rémunération des producteurs.

En ligne de mire, la communication et la guerre des prix bas que se livrent les distributeurs et qui pousse, in fine, à rogner les marges des producteurs. Fabien Joffre s'inquiète par ailleurs de l'impact de la hausse des matières premières sur les exploitations.

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