Entretien, animation, réception, qui pour occuper les emplois saisonniers des camps de camping cet été ? Comme dans la restauration ou l'agriculture, l'hôtellerie de plein air connaît une pénurie de main-d'œuvre, les professionnels s'inquiètent
Le covid a donné des envies de vacances aux français. Bonne nouvelle pour les métiers de l'hôtellerie-restauration et le tourisme en général. Sauf que cette envie de vacances concerne aussi le personnel saisonnier que les patrons emploient pour recevoir ces mêmes touristes.
Travailler, c'est trop dur... ♫
C'est une évidence, les confinements successifs et les arrêts de travail à répétition ont démotivé les saisonniers. Nombre d'entre eux ont saisi cette opportunité qu'ils n'avaient jamais eu pour se tourner vers d'autres activités. Et dans beaucoup de secteurs, les patrons désespèrent de trouver des jeunes sinon qualifiés, du moins motivés qui acceptent de travailler tôt le matin, les week-end ou la nuit, ou qui acceptent tout simplement de travailler régulièrement. La pénurie serait telle qu'il manquerait 200 000 emplois à pourvoir pour cet été dans l'hôtellerie-restauration, soit le double d'une année habituelle.
Une opportunité pour les autres chercheurs d'emploi, moins sollicités d'ordinaire, comme des retraités qui cherchent un complément de revenus et qui se montrent, du coup, plus motivés.
L'été sera chaud
En attendant, en Dordogne où l'hôtellerie de plein-air est une importante partie de l'économie locale, (on y compte environ 200 campings), les professionnels sont inquiets. Avec les premières chaleurs, les réservations commencent à affluer, et il faut être prêt à temps. De la piscine en passant par le bar ou les sanitaires et la réception, tous les postes sont nécessaires, sous peine d'enrayer la machine en pleine saison.
Du coup, on fait appel à Pôle Emploi ou aux agences d'intérim, qui n'ont pas toujours non plus les ressources à disposition.
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Outre une incitation financière plus conséquente, Stéphane Mottier, le président du syndicat départemental de l'hôtellerie de plein-air en Dordogne reconnaît qu'il y a aussi un effort de communication à réaliser pour atténuer l'image de pénibilité que peut avoir ce type de travail saisonnier.
L'autre piste serait de collaborer plus étroitement avec les filières de formation, pour faire coïncider l'offre à la demande. Une évidence à laquelle peu de secteurs avaient attaché de l'importance, tant que la main-d'œuvre était nombreuse, et les emplois rares.