En dépit du forfait du RN, il reste 8 listes pour partir à l'assaut du fauteuil de maire de Périgueux. L'éclatement de l'échiquier politique national et l'opportunité d'une "place à prendre" ont motivé, mais de l'écologie à l'urbanisme, les arguments des candidats sont parfois étonnament semblables.
Laurent Rouquié, Élisabeth Dartencet, Laurent Mossion, François Carême, Antoine Audi, Patrick Palem, Michel Moyrand, Delphine Labails, Hélène Reys et Frédéric Gojard : 7 hommes et (seulement) 3 femmes se sont déjà dévoilés... mais les choses peuvent encore évoluer avant la date limite de dépôt des candidatures le 27 février. En attendant, un sondage étonnant donne 4 des 9 candidats capables de se maintenir au 2ème tour !
Antoine Audi, le maire sortant chahuté
Il ne l'a jamais caché, le maire sortant Les Républicains Antoine Audi est candidat à sa propre succession. À 63 ans, le par ailleurs directeur général de Capgemini Institut, vice-président du Grand Périgueux et Conseiller Régional compte bien conserver les rênes de la ville qu'il avait enlevé à Michel Moyrand sous l'étiquette UMP–UDI–MoDem.Il affiche à son actif une ville qui gagne des habitants (alors que le département en perd) et des projets en cours pour redynamiser la ville, tels que le pôle multimodal de la gare ou le futur quartier Montaigne. Ce dernier projet a cependant soulevé une vague de mécontement sur laquelle surfent aujourd'hui ses opposants...
Depuis juin 2018, le maire a déjà perdu le soutien de 4 adjoints, dont un fidèle, Laurent Mossion qui a annoncé en octobre dernier qu'il ne le soutiendrait pas pour ces prochaine municipales...
En 2014 Antoine Audi avait conquis Périgueux en jouant sur l'image. Il disait à l'époque vouloir retrouver le Périgueux qu'il aimait, et "redresser la ville". On ne change pas une thématique qui marche. En 2020 il dit vouloir "continuer à réveiller Périgueux" pour éviter le sort funeste qui semble promis aux villes moyennes.
Le programme d'Antoine Audi : continuer à réveiller Périgueux
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Michel Moyrand : le retour surprise de l'ancien maire
Ce fut un peu la surprise, y compris dans son propre camp. A bientôt 71 ans, l'ancien maire de Périgueux a finalement décidé de reprendre du service et de poser sa canditature, au grand dam de la candidate officielle du PS Delphine Labails. Il faut dire qu'en 2014 un papier à cigarette le séparait d'Antoine Audi. 168 voix, pour être précis.Reste à savoir si les temps sont les mêmes. Depuis 2014, la révolte des gilets jaunes, la prise de conscience écologique, l'urgence climatique, l'arrivée du Macronisme et le tollé soulevé par les réformes du gouvernement ont rebattu les cartes, même localement. Des thématiques sur lesquelles l'ancien maire semble vouloir jouer aujourd'hui.
Le programme de Michel Moyrand : du vert, du social et une fiscalité raisonnée
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Delphine Labails : la candidate officielle du PS
Vu le contexte, elle n'avait pas besoin de la dissidence-concurrence de l'ancien maire. Après avoir été élue en juin dernier avec 75 % des voix pour conduire la liste d'opposition du PS en 2020, la chef de file de l'opposition municipale s'attendait à une certaine unité, du moins dans ses rangs. En vain.En revanche, elle vient de recevoir le soutien appréciable de l’ex-ministre de l’Éducation nationale Najat Vallaud-Belkacem. Avec celui de quelques personnalités de poids locales, le premier secrétaire fédéral Émeric Lavitola, le président du Conseil départemental Germinal Peiro et le sénateur Claude Bérit-Debat, elle part avec un capital de popularité à gauche appréciable.
Ses atouts, tout d'abord d'être face à 5 hommes, et donc d'incarner la possibilité d'un certain renouveau. Périgueux n'a jamais connu de maire au féminin et la parité en politique est dans l'air du temps. Justice sociale, transition écologique, plan de rénovation des écoles, restauration scolaire 100 % bio et locale, voici quelques-unes des idées développées par Delphine Labails. Des thèmes qu'elle porte tout en assumant parfaitement son attachement indéfectible au Parti Socialiste et à ses valeurs.
Le programme de Delphine Labails : toujours rose, mais aussi très verte
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Hélène Reys, la Périgourdine Insoumise assumée
C'est en novembre dernier que la charismatique Hélène Reys, 39 ans, a été désignée pour prendre la tête de liste du Collectif citoyen à Périgueux. La responsable de projet à l'Office HLM connaît déjà ses chevaux de bataille, l'éducation, la mobilité ( gratuité des transports en commun et mobilité douce ), et la redynamisation des commerces du centre-ville. Des thèmes qui se retrouvent dans d'autres programmes de gauche, ce qui laisse ouverte la porte pour de possibles alliance. Hélène Reys ne l'exclue pas.Le programme d'Hélène Reys : transition sociale démocratique et verte, sauvetage du service public et partage du pouvoir
Laurent Rouquié, l'ancien adjoint aux finances fait cavalier seul
Il est de ceux dont la candidature agace particulièrement le maire sortant. Car Laurent Rouquié, 49 ans, c'est son ancien adjoint aux finances. L'un de ceux qui ont choisi de quitter le navire Audi à quelques mois des municipales. Il faut dire qu'il avait été débarqué en juin dernier, sanctionné pour n'avoir pas apporté son vote sur la question de la semaine des 4 jours à l'école. Mais il l'assure, il ne s'agit pas de vengeance. Il fait aussi parti des opposants au quartier Montaigne porté à bout de bras par Antoine Audi.Le programme de Laurent Rouquié : aménagement et attractivité face aux fragilités économiques, commerciales et environnementales
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Élisabeth Dartencet l'ancienne adjointe
En juin dernier, Élisabeth Dartencet, 65 ans, démissionnait de son poste d'adjointe à la culture de Périgueux pour montrer son opposition au projet du quartier Montaigne. Et c'est sur son opposition à ce projet "anachronique" qu'elle base notamment sa campagne. Mais ses ambitions ne s'arrêtent pas là, elle souhaite aussi pacifier une circulation cahotique, s'attaquer aux voies sur berge et repeindre la ville en vert, sans oublier d'associer la population aux choix de la ville.
Le programme d'Élisabeth Dartencet : circulation, commerces, écologie, urbanisme et démocratie participative
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Patrick Palem, le candidat officiel LREM-Modem
Il peut encore se passer des choses avant la clôture officiel du dépôt des listes. Mais La République en Marche a tout de même un candidat officiel pour s'opposer à Antoine Audi. En son temps, après le passage d'Emmanuel Macron à Périgueux, ce dernier n'avait pas exclu un possible rapprochement. Il sera intéressant de voir ce qui se jouera entre les deux tours. En attendant Patrick Palem doit jouer les missionnaires municipaux, en défrichant le terrain local sous la bannière nationale LREM, avec l'appui des 4 députés de Dordogne, tous rangés dans son camp. Une tâche à plein temps pour ce récent retraité de la SOCRA.Le programme de Patrick Palem : patrimoine, cadre de vie et circulation en ville
En Vidéo : Patrick Palem explique ses motivations
François Carême, le vrai Vert d'origine
C'est l'homme en bleu (ancien dirigeant retraité de chez EDF) qui portera la bannière verte. Une première, car les Verts dopés par les excellents résultats des dernières européennes (à Périgueux EELV s'était placé en 3 ème position avec 15% des votes), savent qu'ils ont désormais le soutien d'une bonne partie de la population.Suffisamment peut-être pour conquérir des mairies sans alliance avec la gauche, et pourquoi pas Périgueux ? D'autant que la vague verte ne semble pas s'épuiser, loin de là.
Une histoire de famille aussi pour François Carême. À 65 ans, c'est un novice en politique, mais son frère, Damien, n'est autre que le médiatique ancien maire EELV de Grande-Synthe dans le Nord.
Porteur de la vraie parole verte d'origine, François va devoir se distinguer des autres candidats aux accents verdoyants. L'absence d'union de la gauche ne semble pas lui être problématique, au contraire. Car selon lui les autres listes de gauche ne vont pas assez loin dans l'écologie : "Ce n'est pas une ligne sur un programme ! L'écologie, c'est un système d'action qui permet de changer la nature de la ville !"
