Tradition oblige, Pâques est une période pendant laquelle les Français consomment davantage d'agneau. La filière ovine, minoritaire dans le département ignore totalement comment s'annonce la saison, celle de l'an dernier ayant été meilleure qu'ils ne l'auraient cru.
Ceci n'est définitivement pas un sujet végan. Contrairement à l'élevage bovin, l'élevage ovin reste modeste en Périgord. Sur les 15 000 éleveurs ovin répertoriés en Dordogne, seuls une quinzaine en on fait aujourd'hui leur activité principale. Pour les autres, le cheptel se résume à une dizaine de têtes, en complément d'un élevage bovin ou d’une culture principale céréalières, maraîchère, etc.
Dans le département, la production d’ovin viande est davantage présente dans le Nord-Est et l'Est. Il représente l'avantage de valoriser des terres peu fertiles et localement il a permis l'émergence de systèmes de polyculture-élevage et la création d'ateliers spécialisés. Une activité implantée historiquement et dont la qualité a été récompensée par l’appellation Agneau du Périgord IGP (Indication géographique protégée) en 2006.
Mais depuis cette époque, la donne a changé, et encore plus depuis un an.
Jusqu'alors la consommation d'agneau connaissait un pic à Pâques. Un fois-deux, fois-trois. Reliquat de l'époque où le sacrifice de l'agneau pascal marquait la fin de la période de jeûne et d’abstinence du Carême catholique.
L'an dernier, en plein dans les affres liées au Covid, les revendeurs avaient anticipé un effondrement du marché consécutif à l'abandon des repas de retrouvailles de Pâques. Ils ne s'étaient pas précipité pour acheter aux producteurs. Il n'en a rien été, la saison a été plutôt correcte.
Résultat surprenant, que la filière explique par un heureux repli des consommateurs sur la production locale. Un consommer français-local plein de bon sens qui bénéficie aux éleveurs ovins. Pour autant, le bon sens n'a pas été poussé au maximum. Les français continuent à importer 40% des agneaux qu'ils consomment, un non-sens écologique.
Cette année, au moment de sélectionner les agneaux prêts à consommer, la question se pose à nouveau : les Français vont-ils consommer le traditionnel agneau pascal, et si oui, sera-t-il local ?