Deux des sites les plus touristiques de Dordogne privés de services d'urgence en plein cœur de la saison, c'est la menace qui plane à Sarlat et Bergerac, confrontés à la pénurie de médecin urgentistes.
Urgences fermées en pleine saison
Une situation toujours plus tendue, une pénurie de médecins toujours grandissante, cette fois on y est : faute de médecins urgentistes, le centre hospitalier Jean Leclaire de Sarlat va être contraint de fermer son service d'urgence pendant deux jours début août, en plein cœur de la saison touristique, et pendant deux semaines, il tournera en mode dégradé, avec une seule équipe disponible.
La sonnette d'alarme a été tirée par le Président du Conseil Départemental ce mardi 20 juillet lors de la dernière session du Conseil Départemental. Présent à Sarlat à l'occasion du festival de théâtre, Germinal Peiro a découvert que les urgences du centre hospitalier de la ville étaient fermées, faute de médecins.
Pénurie généralisée
Cette pénurie de médecins, généralistes, spécialistes ou urgentistes, n'est pas propre à Sarlat, ni même à la Dordogne. Mais au regard des effectifs déjà tendus, il créé une situation particulièrement risquée pour la population et les touristes. Les services d'urgence devant par définition agir au plus vite, perdre de précieuses minutes à rediriger une personne en état critique vers Périgueux peut avoir des conséquences fatales.
Une situation dangereuse qui se retrouve également mais dans une moindre mesure à Bergerac, où le service d'urgence possède plus de personnel. La pénurie impacte aussi les services du SMUR.
Stopper l'hémorragie ?
À Sarlat, le maire Jean-Jacques de Peretti est aussi Président du conseil de surveillance de l’hôpital. Il tente d'agir avec l'ARS pour limiter les risques, maintenir les services du SMUR et mieux filtrer les appels d'urgence pour rediriger les demandes au niveau du centre 15 vers les médecins des pompiers, afin d'alléger la charge de travail à l'hôpital.
Pas assez de titulaires, encore moins de remplaçants
Mais comme toujours, c'est le manque de moyens humains alloués à l'hôpital qui est en cause. À Sarlat, le Centre Hospitalier est déjà en recherche d'un poste d'urgentiste à temps plein. Faute de titulaires, les remplacements de vacances ne peuvent se faire qu'avec les médecins volontaires d'autres services, dont ce n'est pas la spécialité et qui sont déjà trés sollicités, ou avec des contractuels, très demandés, très peu nombreux, et donc très chers.
1500 € / 24h
En saison estivale, un poste de médecin urgentiste remplaçant est payé environ 600 €uros par jour, 1500 €uros net pour une garde de 24h hors impôts à la source, logement et frais de déplacement payés. Mais, comme le précise cette petite annonce disponible sur Internet, à Sarlat en juillet et en août les tarifs sont "négociables". Comprenez que, pris à la gorge, les hôpitaux jouent la concurrence entre eux et s'ils le peuvent, puisent dans les réserves pour se payer le vacataire disponible.
L'embarras du choix
Ces médecins remplaçants n'ont pas de réel intérêt à travailler d'arrache-pied tout l'été. Leur salaire mensuel est assuré en quelques jours, le travail à flux tendu est généralement très éprouvant, et les gros salaires sont très imposés. Ils choisissent donc les postes, les temps de travail et les salaires qui leurs conviennent. Les gros centres hospitaliers urbains où la pression est moindre et les moyens plus conséquents ont le plus souvent leur faveur.
En attendant, Germinal Peiro veut interpeller l'État. Il souhaite écrire au ministre de la Santé Olivier Véran. Il n'est sans doute pas le seul à s'alarmer de la situation.