Après la fermeture administrative en juillet dernier du Ball-trap de Servanches, le propriétaire Benjamin Tranchant continue sa riposte offensive. Cette fois l'héritier des casino Tranchant dépose plainte contre la préfète pour "abus de pouvoir"
Il ne lâche pas l'affaire, Benjamin Tranchant. Rappel des faits : début 2016 Benjamin Tranchant, héritier des casinos Tranchant, ouvre un site de Ball-Trap dans la Double, près d'Echourgnac, sur la commune de Servanches. 90 ha sur une commune de 90 habitants. Ce sera le sixième "shooting-club" du groupe. Le site qui propose des sites de tir au pigeon d'argile trouve son public. Mais il est loin d'être du goût du voisinage. Les opposants se constituent en "collectif des voisins et riverains du ball-trap de Servanches", demandent une enquête d'utilité publique, saisissent les services de l'Etat.
Le 29 juin, constatant des "dysfonctionnements importants", la préfète de Dordogne Anne-Gaëlle Baudouin-Clerc ordonne la fermeture administrative du site dès le mois de juillet pour mise en conformité.
Benjamin Tranchant attaque la décision en justice. Il sera débouté à deux reprises, en référé, par le Tribunal Administratif de Bordeaux.
Tranchant attaque également en diffamation Josette Faurie, la présidente de l'association Double en Danger. Puis il attaque en diffamation avec constitution de partie civile la représentante légale et représentante légale du collectif des voisins et riverains du ball-trap de Servanches. Il s'appuie sur le tract du collectif qui parle de "pollution sonore et pollution par le plomb". Thérèse Kohler sera mise en examen par le juge d’instruction. L’affaire devrait être renvoyée devant le tribunal correctionnel. Une posture judiciaire que l'avocat de l'association estime être classique pour les grands groupes auxquels s'attaquent les associations.
Mais cette fois, le propriétaire du Périgord Shooting Club fourbit ses armes contre l'Etat. Il vient de porter plainte au pénal contre la préfète de Dordogne pour abus d’autorité. Il estime que contrairement à ce qui lui est reproché, il a bien rempli toutes ses obligations de sécurité lors de l'ouverture du site, et que les conditions posées à la réouverture du site ne sont pas légales.
A n'en pas douter, le groupe Tranchant qui gère plusieurs hôtels, 17 casinos en France et en Suisse, des sites de vente de machines à sous, un studio de création 3D, une autre dans la vidéo surveillance et même une société spécialisée dans la biométrie doit savoir s'entourer de juristes aussi compétents que tenaces... Et comme les moyens ne manquent pas, le bras de fer risque de durer...
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