On ne lâche rien, ni d'un côté ni de l'autre. Les péripéties du contournement de Beynac ont connu un nouvel épisode ce week-end avec une manifestation des opposants devant la préfecture. Enjeu : peser auprès de la préfète après l'avis favorable de la commission d'enquête
©France 3 Périgords
Dans la guerre qui oppose les pro et anti-contournement de Beynac, les batailles se succèdent, se gagnent ou se perdent, mais chacun continue de croire qu'il peut emporter la victoire finale. Et aux dernières nouvelles, si la balance semble pencher fortement du côté des pro avec l'avis favorable rendu il y a peu par la commission d’enquête, les anti n'ont pas laché les armes. Ce samedi ils se sont réunis devant la préfecture pour affirmer une nouvelle fois aux services de l'Etat que selon eux ce projet reste inutile, coûteux et destructeur. Ils espéraient ainsi peser dans la décision finale d'Anne-Gaëlle Baudouin-Clerc, préfète de Dordogne, chargée de trancher dans ce débat devenu épidermique.
Il ne faut pas croire pour autant que les pro qui soutiennent le dossier du département, le Président Germinal Peiro en tête, restent inactifs. En réponse à l'association d'opposants "Sauvons la Vallée Dordogne", certains riverains de Beynac regroupés dans l’association "J’aime Beynac et sa vallée" ont ainsi lancé une pétition qui a recueilli une centaine de signatures d'entreprises favorables au contournement. Des entreprises qui pensent que ces travaux permettraient de mettre en valeur le village, doper son attractivité touristique et le rendre plus circulable, tout en étant écologiquement viable.
L'historique du projet
Coincé entre le caractère unique du site, son intérêt touristique exceptionnel et les nécessités liées à l'accroissement du trafic, cela fait trois décennies que l'on s'interroge sur la solution a adopter pour désenclaver Beynac. Avec environ 6 000 véhicules / jour et un véritable bouchon quotidien en saison, une décision s'imposait.La solution proposée par le Département, et fortement portée par son Président Germinal Peiro, prévoit le contournement du village d'ici 3 ans par le biais d'une déviation alternative. Elle nécessite la construction de deux ponts et d'un tronçon d'un peu plus de 3km entre la D49 et la D703. Solution rationnelle et raisonnable en apparence, mais qui n'est pas du goût des opposants. Ils dénoncent notamment l'atteinte visuelle, environnementale et touristique dans ce site exceptionnel. Un projet coûteux également selon eux, dont le département devrait faire l'économie. Le maire de Beynac Alain Passerieux, lui-même opposé au projet, précise qu'il a déjà fait procéder à des travaux d’agrandissement de la chaussée suffisants selon lui pour faire l'économie de travaux supplémentaires.