Gilles Versluis, éleveur, est père d’un jeune autiste. Sensibilisé au sort des handicapés mentaux, il a initié le projet BBB, les Bonnes Bouilles de Bouillac. Un centre de vie pour handicapés mentaux. En attendant chaque samedi il emmène Hugues, jeune handicapé mental, avec lui sur les marchés
Ajouter l'isolement au handicap, c'est créer une sorte de "double-peine". Placés dans des structures spécialisées ou réfugiés au sein de leur famille, nombre de handicapés physiques ou mentaux vivent dans un isolement social quasi-total. Une vie à l'abri des regards, coupés des interactions sociales constructives du quotidien, absents de la place publique... Et donc coupés de tout ce qui peut les ouvrir à la vie de la société. Une société qui parallèlement les cache pour parfois mieux les oublier.
Gilles Versluis est éleveur de porcs gascons à Bouillac, près de Bergerac. Il est aussi le père d’un enfant autiste. En 2016 avec sa compagne Ella il a eu l’idée de replacer les personnes handicapées au cœur dans la société en créant l’association « Les Bonnes Bouilles de Bouillac ».
L'objectif est de réaliser un lieu de vie pour jeunes adultes handicapés mentaux qui leur permette de se construire et se développer pleinement dans la vie sociale locale par leur contact direct avec le public et une activité proche du milieu professionnel. Le tout dans une ferme qui pratique l’élevage de porcs gascons et de basse-cour, les développements futurs prévoyant la création d’un verger, d’un jardin pédagogique selon les principes de la permaculture, ainsi qu’un gîte individuel pouvant accueillir un couple de personnes handicapées mentales.
En attendant, la mise en pratique in situ est menée déjà depuis 2011 sur son étal de charcuteries au marché Belvès le samedi matin. Là Hugues, un jeune adulte trisomique a sa place réservée. Il y exerce une activité qui le met en contact des autres "sans filtre"... Une manière pour lui de renforcer sa confiance en lui-même.
Jean-Pierre et Danièle sont heureux de voir que leur fils Hugues, handicapé mental, s'épanouit chaque samedi sur le marché de Belvès où il est devenu "une vraie vedette"
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